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Moubarak et ses supports complotent contre le peuple

5022011

*Moubarak ne veut pas céder et s’accroche au pouvoir malgré la mobilisation

 Ddes centaines de milliers de personnes manifestent sur la place Tahrir au Caire.
Des centaines de milliers de personnes manifestent sur la place Tahrir au Caire. 
 

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*La fortune des Moubarak avoisinerait les 70 milliards de dollars

La fortune d'Hosni Moubarak serait estimée à 15 milliards de dollars, selon des experts du Moyen-Orient.
 

Selon des experts cités par le journal britannique The Guardian, la fortune de la famille Moubarak pourrait même atteindre 70 milliards de dollars à la suite de partenariats d’affaires avec des entreprises étrangères.

Moubarak et ses supports complotent contre le peuple dans actualité coeur- Le peuple égyptien réclame ostensiblement son départ, mais Hosni Moubarak s’accroche. Alors qu’environ 40% de la population (l’Egypte compte 80 millions d’habitants) vivrait avec moins de trois dollars par jour, le journal britannique The Guardian rapporte ce dimanche que selon des experts du Moyen-Orient la fortune de la famille du président égyptien serait comprise entre 40 et 70 milliards de dollars. Elle serait répartie comme tel : 15 milliards de dollars pour Hosni Moubarak, un milliard pour son épouse Suzanne, huit milliards pour son fils aîné, Alaa et 17 milliards pour son second fils Gamal. Par comparaison, celle du couple Ben Ali est estimée à cinq milliards de dollars, selon le classement du magazine américain Forbes. Et celle de l’homme le plus riche des Etats-Unis, Bill Gates, à 54 milliards.

Selon le journal algérien Al Khabar, une bonne partie de la fortune des Moubarak serait déposée dans des banques ou investie dans de l’immobilier. La famille Moubarak possèderait ainsi, en dehors de l’Égypte, des propriétés aux États-Unis, en Grande-Bretagne (dont les fils et la mère détiennent la nationalité), en France, en Suisse, en Allemagne, en Espagne et à Dubaï. Enfin, ses deux fils, Gamal et Alaa ont créé et pris des participations dans de nombreuses sociétés en Europe et aux États-Unis. A en croire la chaîne de télévision australienne ABC News, le premier aurait commencé son business dans les années 80 en spéculant sur la dette de son pays sur le marché financier international. Avec les bénéfices réalisés, il acquérait des terrains militaires à des prix défiant toute concurrence qu’il revendait à des investisseurs. Le produit était directement versé dans des comptes en banques en Europe.

Régime corrompu

Cet enrichissement fulgurant ne surprend pas les experts. Selon Christopher Davidson, professeur de politique au Moyen-Orient à l’Université de Durham, Moubarak, son épouse et ses deux fils «ont été en mesure d’accumuler ces richesses dans le cadre d’un certain nombre de partenariats d’affaires avec des entreprises et des investisseurs étrangers, à l’époque où il était général dans l’armée et en position de bénéficier de la corruption dans les entreprises». Il ajoute : «Presque tous les projets ont besoin d’un parrain et Moubarak était bien placé pour profiter de toutes les offres proposées. Il y avait beaucoup de corruption dans ce régime et un étouffement des ressources publiques à des fins personnelles».

La plupart des Etats du Golfe exigent des entreprises étrangères de donner à un partenaire local 51% de parts dans de nouvelles start-up. «En Egypte, le chiffre est généralement plus proche de 20% mais cela permet toujours aux politiciens et à leurs proches alliés dans l’armée d’avoir accès à d’énormes profits sans mise de fonds initiale et avec peu de risques», poursuit le professeur de Princeton. C’est pour cette raison que McDonald’s aurait refusé de s’implanter en Tunisie.

Ces pratiques seraient comparables à celles d’autres dirigeants régionaux, à en croire Amaney Jamal, professeur de sciences politiques à l’Université de Princeton.«C’est le modèle appliqué par d’autres dictateurs du Moyen-Orient afin que leur richesse ne soit pas saisie au cours d’un changement de pouvoir. Ces dirigeants prévoient ce cas», affirme-t-il. (Le Figaro-06.02.2011.)

**la crainte d’un retour en force du régime

*quinze heures aux mains de la Sûreté d’État


*Des prisonniers les yeux bandés de scotch

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En reportage dans le pays profond, notre envoyé spécial a pris la mesure du retour en force des autorités.

coeur- dans société Envoyé spécial du Figaro à Abou Hummus

Des milices de quartier contrôlent des véhiculent, mercredi, au Caire. (Illustration).
Des milices de quartier contrôlent des véhiculent, mercredi, au Caire.

Abou Hummus est une pittoresque bourgade qu’entoure un damier vert tendre de champs de blé et de trèfle d’Alexandrie. Dans la rue principale, des vieillards vêtus de djellabas bavardent autour d’une carriole chargée de légumes. Des jeunes sirotent un thé, des piles d’étoffe bon marché s’exposent sur un étal. À quelques pas de là, cependant, la carcasse calcinée du poste de police, un cube de brique rouge aux fenêtres désormais éventrées, évoque la violence des affrontements qui ont récemment ébranlé ces lieux. Posée à l’extrémité ouest du delta du Nil, Abou Hummus fournit la preuve que les troubles actuels, quoi qu’en dise la propagande officielle, ne sont pas le seul fait d’agitateurs professionnels qui se concentreraient au Caire, à Alexandrie ou à Suez. Samedi dernier, selon les témoins rencontrés sur place, des centaines de jeunes venus des villages voisins se sont rassemblés pour crier leur colère, caillasser les locaux du Parti national démocrate de Hosni Moubarak et défier la police. La nouvelle n’a pas fait une ligne dans les journaux.

Si la vie a repris son cours, une vive tension reste palpable à Abou Hummus, où les habitants vivent manifestement rongés par la peur. L’arrivée de visiteurs étrangers munis d’un appareil photo suffit à provoquer un attroupement inquiet, qui vire bientôt à la foire d’empoigne. Quelques gifles partent. Une nuée de gamins hystériques hurle des insultes, tandis qu’une vingtaine d’hommes armés de gourdins se dispute la garde des deux «espions». «D’où venez-vous ?», crient les villageois. Depuis plusieurs jours, la télévision gouvernementale répète en boucle que des agents de l’étranger cherchent à «déstabiliser» l’Égypte. «Il faut comprendre ces gens, s’excusera en souriant le chef de la police locale. Ils vivent dans la peur des pillages.»

« Nous n’en aurons que pour quelques minutes »

C’est dans un café situé à la sortie d’Abou Hummus que Hussein et Ates ont accepté, ce jeudi 3 février, d’évoquer les récents incidents. Depuis leur village voisin d’Al-Garadat, tous deux suivent au jour le jour l’évolution de la situation à Alexandrie et au Caire. «Les avis ici sont partagés entre ceux qui disent attendre le changement et les autres, plus nombreux sans doute, qui vivent dans la crainte d’un retour en force du régime», explique Hussein. Ates, 25 ans, reconnaît avoir été «témoin» de la flambée de violence survenue samedi dernier à Abou Hummus. «La veille, les jeunes du village avaient vu à la télé ce qui s’était passé dans les grandes villes et ils ont voulu faire pareil. Un ami m’a appelé vers 11 heures pour me dire de venir. Sur place, il y avait beaucoup de monde. La police a tiré en l’air mais les gens ont continué d’avancer et des jeunes ont mis le feu au poste pour revendiquer la liberté.»

Cinq jours après les faits, satisfaire cette revendication n’est visiblement pas la priorité de la police et des miliciens de quartier qui, jamais très loin, sont décidés à ramener le calme dans les rues d’Abou Hummus. Soustraits à la vindicte des habitants, les deux visiteurs importuns, un rédacteur et un photographe sont ainsi conduits à travers un dédale de ruelles jusqu’à la modeste masure qui abrite désormais les services de sécurité. Contrôle des passeports, examen des appareils photo. «Ne vous inquiétez pas, glisse le chef des policiers avant de proposer un thé à ses hôtes. Nous n’en aurons que pour quelques minutes.» Mohammed Sadwy Dief, un «avocat» curieusement invité à participer à l’interrogatoire, rassure : «Les gens croient que vous êtes venus pour semer le désordre. Mais ici, vous savez, c’est la campagne. Il ne se passe rien…»

Débute alors pour les envoyés spéciaux du Figaro, comme ce fut le cas ces derniers jours pour de nombreux journalistes présents dans le pays, une étrange visite au cœur de l’appareil d’État égyptien. Du commissariat local, ils sont transférés dans une caserne de la Sûreté d’État, dans la ville voisine de Damanhur puis, après trois heures d’attente inexpliquée, au gouvernorat. La partie semble alors se corser. «Qui avez-vous rencontré à Abou Hummus ?», interroge un gradé. Un autre confisque un téléphone des journalistes et entreprend d’en explorer la mémoire. «Il y a des phrases surlignées», jubile un troisième en épluchant un carnet de notes. Les militaires, s’ils demeurent très corrects et proposent à leurs «invités» de partager leur ration, ne font désormais preuve  d’aucune amabilité.

Dans le bureau du général qui dirige l’interrogatoire, où trône en majesté un portrait de Hosni Moubarak, le téléphone n’en finit plus de sonner. «Ce sont des Français, leur chauffeur prétend qu’ils ont rencontré un dénommé Ahmed», marmonne un aide de camp. À la télévision, sous le regard impassible des officiers, le vice-président, Omar Souleiman, dénonce un «complot» mais promet que les citoyens qui n’ont pas été impliqués dans les violences ne seront pas poursuivis.

Des prisonniers les yeux bandés de scotch

23 heures. Sans explication, les journalistes sont embarqués séparément à bord de deux Jeep qui filent à vive allure en direction d’Alexandrie. Sur la droite, quelques maisons d’Abou Hummus sont encore éclairées. Aux innombrables barrages qui apparaissent dès les faubourgs d’Alexandrie, des jeunes armés de bâtons lèvent les bras et saluent les militaires comme des héros. Il y a deux jours encore, les rues étaient tenues par les anti-Moubarak mais la donne, à l’évidence, a changé. Fini de rire, semblent dire les soldats lorsqu’ils débarquent leurs deux détenus devant les locaux de la sûreté d’État.

On repart alors pour de longues heures d’attente, avant l’ultime interrogatoire dans une pièce meublée d’un tapis et d’une table basse. Peu avant 3 heures du matin, la détention est enfin levée. En quittant la caserne, nous croisons un minibus bondé de prisonniers aux yeux bandés par un morceau de scotch. Eux, c’est probable, n’auront pas notre chance. Reste maintenant à franchir la dizaine de barrages qui nous sépare de l’hôtel. Le périple va prendre une grosse demi-heure et s’achever par une nouvelle interpellation à cinquante mètres du but. Contrôle des passeports, bref interrogatoire. «C’est bon pour cette fois, glissent les moukhabarat ( policiers en civil), narquois. Mais ne vous avisez pas de sortir dans les manifestations si vous ne voulez pas vous faire égorger.» Le pouvoir, de toute évidence, n’a pas desserré son emprise sur le pays profond. (Le Figaro-04.02.2011.)

 Des manifestants campent devant un blindé de l'armée sur la place Tahrir, au Caire, en Egypte, le 7 février 2011.

**Des manifestants à la place Ettahrir campent sur leur position

La tension n’est pas vraiment retombée. Alors que le nouveau gouvernement égyptien formé par Hosni Moubarak doit se réunir au complet ce lundi pour la première fois depuis le début de la contestation du régime, les opposants qui manifestent depuis le 25 janvier sur la place Tahrir campent sur leur position. Ils exigent le départ immédiat d’Hosni Moubarak et prévoient de nouveaux rassemblements mardi et vendredi.

Au pouvoir depuis près de trente ans, Hosni Moubarak a annoncé qu’il ne solliciterait pas de nouveau mandat lors de l’élection présidentielle prévue en septembre. Il n’entend toutefois pas quitter la présidence d’ici là et il réclame un retour au calme durant cette période de transition.

Dormir devant les roues des blindés

Afin de faciliter la circulation autour de la place Tahrir, l’un des principaux carrefours de la capitale égyptienne, l’armée a tenté tôt ce lundi de réduire l’espace occupé par les contestataires. Ces derniers sont vivement sortis de leurs tentes pour encercler les militaires et les empêcher de parvenir à leurs fins.

Pour prévenir toute initiative de l’armée, plusieurs dizaines de manifestants ont décidé de dormir devant les roues des blindés.

Reprise de l’activité

«L’armée commence à s’impatienter et les manifestants aussi. L’armée veut nous entasser dans un petit cercle au milieu de la place pour pouvoir rétablir la circulation», a déclaré Mohamed Chalabi, un manifestant de 27 ans, interrogé au téléphone par Reuters.

L’activité a repris dans une grande partie du pays dimanche et les banques ont rouvert, de longues files d’attente se formant pour retirer de l’argent liquide. Une forme de lassitude semble perceptible dans la population après quasiment deux semaines de blocage.

Un dialogue politique a été engagé dimanche avec l’opposition, notamment les Frères musulmans, pourtant réprimés jusqu’alors par le régime. Après cette réunion présidée par le nouveau vice-président Omar Souleimane, le gouvernement a annoncé un accord sur un cadre de négociations. Il a ajouté que le processus serait supervisé par Hosni Moubarak.

Un comité a été créé afin de réfléchir à des réformes constitutionnelles. Le gouvernement a aussi évoqué la libération de prisonniers politiques, la liberté de la presse et une levée de l’état d’urgence.

L’opposition a réagi avec prudence et scepticisme en l’absence de réformes profondes. Abdel Monem Aboul Fotouh, des Frères musulmans, a jugé que la déclaration du gouvernement traduisait de «bonnes intentions mais sans inclure de changements fermes». (20Minutes-07.02.2011.)

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**Une sorte de «république autonome» a vu le jour, retranchée derrière les barricades, au centre du Caire..

Des militaires tentent d'endiguer un flot de militants pro-Moubarak venus en découdre, jeudi, sur la place Tarhir.
Des militaires tentent d’endiguer un flot de militants «  pro-Moubarak » venus agresser  les manifestants pacifiques, jeudi, sur la place Tarhir.

coeur- Une petite entité autonome défie le gouvernement égyptien depuis le centre du Caire. Entourés par les chars de l’armée, assiégés par des contre-manifestants, les protestataires anti-Moubarak se sont installés sur la place de la Libération dans une atmosphère de camp retranché qui tourne parfois à la fête foraine. Cette minuscule république autonome n’a ni chefs reconnus ni réelle structure mais n’en est pas moins étonnamment bien organisée.

La défense notamment. Après les batailles rangées de la veille, où ils ont repoussé à coups de pierres jusqu’à la nuit les assauts des partisans de Moubarak, les protestataires ont fortifié les neuf accès de la place. Des barricades ont été édifiées avec tout ce qui leur tombait sous la main, carcasses de voitures, barrières de chantier d’un hôtel en construction et toutes sortes de matériaux. En avant de ces remparts, des tas d’ordures ont été alignés en travers de la chaussée et aspergés d’essence, prêts à être enflammés. Plusieurs lignes de défense ont été aménagées. Derrière ces remparts, des jeunes gens montent la garde, prêts à repousser de nou­velles attaques, avec des empilements de pierres comme réserves de munitions. À la moindre alerte, on tape furieusement sur les barrières métalliques et des panneaux pour battre le rappel des renforts. Des femmes ont confectionné de curieux casques en carton et les terre-pleins de la place ont été transformés en carrières d’où l’on extrait des gravats qui serviront de projectiles.

Un service médical d’urgence s’est mis en place. Une petite mosquée coincée dans une allée qui mène à la place sert d’hôpital principal. Des antennes médicales avancées sont installées près des lignes de défense, quelques chaises et des bâches sur lesquels on allonge les blessés. Les médecins et les infirmiers sont des bénévoles, souvent des étudiants en médecine, en même temps que des militants.

Dans le petit poste de secours improvisé du côté du Musée égyptien, où ont eu lieu les affrontements les plus violents, le Dr Sherif Omar a les yeux cernés, mais les jeunes infirmières le couvent du regard. Sa blouse est maculée de sang et de teinture d’iode, après qu’il a traité des centaines de blessés pendant les combats de la veille, qui se sont poursuivis tard dans la nuit. «Nous occupons cette place pacifiquement depuis maintenant six jours. Et soudain, nous avons été attaqués par des hooligans prétendant manifester pour la stabilité», explique le jeune médecin. «Si Moubarak ne s’en va pas, il y aura de nouveaux heurts. Les médias d’État nous décrivent comme de dangereux émeutiers qui menacent la stabilité du pays. Alors que les casseurs et les fauteurs de troubles sont ceux qui nous ont attaqués avec des cocktails Molotov. La plupart sont des policiers en civil qui se font passer pour des manifestants», dit le Dr Omar.

Chasse aux policiers en civil 

La chasse aux policiers en civil infiltrés est générale. Des groupes passent en entraînant avec eux des agents provocateurs démasqués. On les interroge dans une agence de voyages de la place. La veille, trop nombreux, ils ont été regroupés dans une des entrées de la station de métro Sadate, transformée en centre de détention improvisé. Une petite exposition a été installée sur le trottoir, montrant les cartes d’identité des policiers, un cocktail Molotov, des couteaux, des coups-depoing américains et des étuis de car­touches de tous calibres saisis un peu partout, avec une pancarte au stylo indiquant qu’ils avaient été saisis sur des policiers.

Loin d’avoir découragé les protesta­taires, l’attaque des partisans de Moubarak semble avoir plutôt développé leur détermination. «Le dernier discours de Moubarak m’avait convaincue, dit Hanna Mohammed, une toute petite dame au visage entouré d’un foulard rouge. Je me disais qu’après tout, on pouvait bien attendre six mois avant qu’il ne s’en aille, au bout de trente ans ce n’est pas grand-chose. Mais en envoyant hier des Égyptiens contre d’autres Égyptiens, il a commis quelque chose de terrible. Ce qui s’est passé ici mercredi m’a fait revenir sur la place de la Libération, et je vais y rester.»

Les haut-parleurs hurlent jour et nuit. D’un côté, les Frères musulmans scandent des «Allah est grand» toutes les trois phrases. De l’autre, le guitariste Romi Essam fait cracher à ses amplis un rock humoristique sur Moubarak, guitare à la hanche, un bandage sous sa cas­quette.

Sur le terre-plein central, des gens dorment pêle-mêle à même le sol, enroulés dans des couvertures. Un groupe de jeunes filles a monté une tente baptisée «Hôtel de la Liberté». «Moubarak en a fait hésiter certains en annonçant qu’il ne se représenterait pas, mais l’attaque de ses supporteurs les a remobilisés», dit Noura al-Gazzar, une jeune étudiante de 24 ans. Elle et ses amis appartiennent à la génération Twitter, ils ont été les premiers à déclencher la fronde, prenant tout le monde de court, le régime comme les partis d’opposition. «Cette génération est meilleure que la nôtre, nous avions peur, et eux pas», dit Yasser Ghanim, un biochimiste égyptien revenu en hâte du Qatar pour participer à cet «événement historique». «Ils nous ont rendu notre dignité, nous ne sommes plus du bétail mais de nouveau des êtres humains.»

«Ils sont formidables, les plus vieux ont à peine 28 ans et je me mets à leur ser­vice !», dit le Dr Mahmoud Hamza, un ­riche industriel. «J’avais participé à des manifestations dans les années 1968, mais ça n’a rien à voir. Aujourd’hui nous avons une révolution, comme vous en France!»

Les barbus sont aussi présents sur la place. Longtemps réprimés, les Frères musulmans ont parfaitement saisi l’occasion qui se présentait et participent activement à la défense de la place de la Libération, sans pour autant diriger l’ensemble d’un mouvement sans tête. «Nous sommes ici jusqu’au départ de Moubarak», dit le Dr Mohammed al-Beltagy, ancien parlementaire et porte-parole des Frères musulmans. «Nous croyons en la démocratie et dans le droit de chacun d’exercer sa religion. Le régime n’a pas encore compris qu’il s’agissait d’une révolution.» (le Figaro-04.02.2011.)

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coeur- faits-marquants

flechegrise2 Des centaines de milliers d’Égyptiens ont défilé dans les rues des grandes villes du pays, pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak. La manifestation s’est déroulée dans le calme au Caire.

flechegrise2 Le très populaire secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, n’a pas exclu pas de briguer la succession d’Hosni Moubarak.

flechegrise2 Les Frères musulmans se sont dits prêts à à participer à des négociations après la fin du régime Moubarak.

minute-minute

*Ce Samedi 05.02.2011.

Une attaque a été menée ce matin en Egypte contre un terminal gazier approvisionnant Israël près de la bande de Gaza, a indiqué un responsable égyptien, alors que la révolte réclamant le départ du président Hosni Moubarak entrait dans sa 12ème journée.Les assaillants ont attaqué le terminal et le gazoduc à Cheikh Zouwayed dans le Sinaï, à 10 kilomètres de la bande de Gaza, a dit le responsable. (AFP)

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*Vendredi 04.02.2011.  21h36 : Barack Obama confirme que « des discussions» se sont engagées sur la transition politique en Égypte et dénonce la violence à l’encontre des manifestants et des journalistes. Mais il précise que «l’avenir de l’Égypte sera décidé par son peuple». Le président américain se dit encouragé par la retenue observée vendredi au Caire. 21h02 : Les ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International et Human Rights Watch appellent à la libération immédiate de trois de leurs employés, arrêtés jeudi au Caire.

* Le vice-président Omar Souleimane recevra samedi des personnalités indépendantes qui proposent un règlement de la crise aux termes duquel il assumerait les pouvoirs présidentiels au cours d’une période de transition, indique l’un des participants.

* Mohammed ElBaradei dément ses propos tenus à la presse autrichienne sur sa non-candidature à la présidentielle. «Si le peuple égyptien veut que je poursuive le changement, je ne les décevrai pas», déclare-t-il dans une interveiw à al-Jezira.

19h : Le premier ministre égyptien Ahmed Chafik juge improbable que Moubarak accepte de confier ses pouvoirs au vice-président Omar Souleimane tout en restant chef d’État honoraire, comme l’a proposé un groupe d’intellectuels et d’hommes d’affaires, rapporte la chaîne de télévision al-Arabiya.

18h10 : Les militants anti-Moubarak qui ont investi la place Tahrir ont installé plusieurs cordons de barricades pour contrôler l’accès des pro-Moubarak au point névralgique de la contestation, rapporte Al-Jezira.

17h55 : Selon Ivan Watson, correspondant pour CNN, des heurts ont opposés pendant des heures entre jeunes pro et anti-Moubarak dans des rues adjacentes à la place Tahrir.

16h58 : Des membres des forces de sécurité égyptienne ont fait irruption dans les locaux du site internet des Frères musulmans, emmenant douze journalistes et techniciens qui y travaillaient, rapporte Al Masri Al Youm, le principal journal indépendant du pays.

16h50 : Canal+ reste sans nouvelles de deux journalistes d’une agence de presse française qui travaillaient pour la chaîne cryptée au Caire. Les deux reporters ont été emmenés jeudi par des hommes armés dans un lieu inconnu où ils seraient détenus depuis plus de 24 heures.

16h45 : Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne, réunis en sommet à Bruxelles, insistent pour qu’une transition démocratique commence «maintenant» en Égypte.

15h45 : L’agence de presse officielle Mena indique que l’ex-ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie Mohamed Rachid Mohamed a été interdit de quitter le pays et que ses comptes bancaires ont été gelés.15h38 : Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne demandent que la transition démocratique en Égypte commence «maintenant», dans une déclaration commune adoptée lors d’un sommet à Bruxelles. 

Dix mille personnes manifestent en bord de mer à Alexandrie pour demander le départ de Moubarak.
Dix mille personnes manifestent en bord de mer à Alexandrie pour demander le départ de Moubarak.

15h16 : Les partisans de Moubarak seraient maintenant 300 aux abords de la place Tahrir, d’après les journalistes d’al-Jezira qui notent qu’un tank s’est déplacé pour leur faire face.

15h07 : L’Union européenne de radio-télévision appelle les autorités égyptiennes à protéger les journalistes couvrant les manifestations anti-gouvernementales et dont certains ont été frappés ou arrêtés.

14h58 : La chaîne al-Jezira dévoile des images diffusées par la télévision d’État égyptienne qui cherche à minimiser l’ampleur de la mobilisation en montrant les rues calmes du Caire.

14h35 : Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont rassemblées devant la mosquée Qaëd Ibrahim, dans le centre-ville d’Alexandrie. La majorité de ces manifestants, qui scandent le slogan «A bas Moubarak, à bas le régime», sont des partisans des Frères musulmans, la principale force d’opposition dans le pays.

14h13 : Au moins 200 pro-Moubarak seraient en train de se rassembler aux abords de la place Tahrir, selon al-Jezira.

14h01 : Al-Jezira annonce que son bureau au Caire a été attaqué par des inconnus qui ont détruit ses équipements. Le ministre de l’information égyptien sortant avait ordonné dimanche l’interdiction de la chaîne qatarie.

Des Égyptiens ont participé à la prière rituelle du vendredi, la plus importante de la semaine pour les musulmans.
Des Égyptiens ont participé à la prière rituelle du vendredi, la plus importante de la semaine pour les musulmans.

13h46 : Les télévisions publique (TVP) et privée (TVN) polonaises prennent la décision de rapatrier leurs équipes déployées en Égypte par mesure de sécurité.

13h24 : Le site  wall5.com qui permettait aux Egyptiens de contourner la censure du net a été victime d’une attaque informatique «sophistiquée» cette nuit, vient de révéler son responsable.

13h10 : Le chef de la Ligue arabe, l’Égyptien Amr Moussa, est sur la place Tahrir, épicentre de la contestation contre le régime égyptien, pour aider à «ramener le calme», a indiqué son bureau. Il estime que la journée «sera décisive» pour l’Égypte.

13h02 : La Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, demande aux autorités égyptiennes de mener des enquêtes «transparentes et impartiales» sur les récentes violences survenues dans le pays. Il a par ailleurs assuré que le changement est «en cours en Égypte comme il est venu en Tunisie».

12h15 : Reporters sans frontières manifeste devant l’ambassade d’Égypte à Paris pour dénoncer les violences organisées par les pro-Moubarak contre les journalistes étrangers et exiger que la liberté d’expression soit respectée, annonce Le Nouvel observateur.

12h04: Al-Jezira évoque des centaines de milliers de manifestants réunis sur la place Tahrir, au Caire.

11h58 : Des dizaines de milliers de personnes étaient réunies pour la prière hebdomadaire sur la place Tahrir, selon des journalistes de l’Agence France Presse. Dès la fin de la prière, les fidèles ont commencé à scander «Irhal, irhal» (Dégage!, Dégage!), à l’adresse du président Hosni Moubarak.

11h35 : Le correspondant d’al-Jezira à Alexandrie rapporte que des dizaines de milliers d’Égyptiens sont réunis dans le centre de la ville pour prier. Autour d’eux, des chrétiens et des personnes ne participant pas à la prière du vendredi ont formé une chaîne humaine pour les protéger.

11h30 : Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déplore que certains membres de leur personnel médical aient été empêchés d’atteindre les blessés en Égypte, alors qu’un premier avion chargé de matériel médical a atterri au Caire. Davantage de kits médicaux devraient être envoyés dans les prochains jours par l’organisation.

Des manifestants anti-Moubarak réunis sur la place Tahrir, vendredi au Caire.
Des manifestants anti-Moubarak réunis sur la place Tahrir, vendredi au Caire.

11h21 : Mohamed Badie, le guide des Frères musulmans, la principale force d’opposition en Égypte, a déclaré à la chaîne al-Jezira qu’il était prêt au dialogue avec le vice-président Omar Souleimane, mais après le départ du président Hosni Moubarak.

11h03 : Le reporter du Figaro, Cyrille Louis, arrêté jeudi non loin d’Alexandrie, a été libéré dans la nuit.

11h02 : Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, mettent en garde les autorités égyptiennes contre tout nouveau dérapage à l’occasion de cette grande journée de manifestations contre Hosni Moubarak.

10h40 : Une roquette antichar a été tirée sur le siège de la Sécurité de l’État dans la ville égyptienne d’el-Arich, près de la frontière de la bande de Gaza, selon une source au sein des services de sécurité et des témoins. Le tir de la roquette, de type RPG, a provoqué un incendie dans le bâtiment et des vitres brisées, selon les témoins, qui n’étaient en mesure de dire si l’attaque a fait des victimes. L’origine du tir reste pour l’instant inconnu.

10h35 : Mobinil, filiale égyptienne de l’opérateur France Télécom (Orange), reconnaît avoir été «contrainte d’envoyer des messages à ses clients», mais l’armée y était «clairement identifiée» comme émetteur.

10h21 : Une manifestation d’environ 600 personnes contre Hosni Moubarak a été organisée devant l’ambassade des États-Unis à Kuala Lumpur, en Malaisie, avant d’être dispersée par la police. Les organisateurs ont remis une lettre à l’ambassade, appelant Washington à faire pression sur le président égyptien pour qu’il quitte immédiatement le pouvoir.

Un barrage de l'armée vendredi à l'entrée de la place Tahrir, au Caire.
Un barrage de l’armée vendredi à l’entrée de la place Tahrir, au Caire.

9h48 : Le ministre égyptien de la Défense, Mohamed Hussein Tantaoui, s’est rendu place Tahrir, l’épicentre de la contestation du régime dans la capitale, pour évaluer la situation, selon la télévision publique. «L’homme vous a dit qu’il n’allait pas se représenter», a-t-il lancé à la foule à propos d’Hosni Moubarak, qui s’est engagé jeudi soir à s’effacer à la fin de son mandat en septembre.

9h46 : L’Égypte doit garantir des manifestations «libres et pacifiques», affirme la chancelière allemande, Angela Merkel.

9h45 : Des centaines de personnes affluent vers le centre du Caire pour tenter de rejoindre les milliers de protestataires ayant passé la nuit place Tahrir. Beaucoup font la queue à un barrage militaire pour accéder à la place, méticuleusement fouillés par les soldats.

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9h40 : La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, juge «absolument essentiel» que les autorités égyptiennes démarrent sans tarder le dialogue avec l’opposition pour sortir de la crise actuelle.

9h35 : Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, n’exclut pas de briguer la succession d’Hosni Moubarak, tout en estimant que ce dernier devrait rester au pouvoir «jusqu’à fin août», terme de son actuel mandat. L’ancien ministre égyptien des Affaires étrangères a également affirmé sur Europe 1 qu’il était prêt à jouer un rôle dans la transition en Égypte.

Des manifestants anti-régime jeudi au Caire.
Des manifestants anti-régime jeudi au Caire.

9h32 : Les révoltes en Tunisie et en Égypte constituent un «signe du réveil islamique» dans le monde, estime le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, à la prière du vendredi à l’université de Téhéran.

9h07 : La directrice de l’information de TF1, Catherine Nayl, annonce que les journalistes de la chaîne, arrêtés jeudi matin au Caire, ont été libérés «au milieu de la nuit dans un hôtel où se trouvaient d’autres journalistes». «Ils vont bien physiquement, ils n’ont pas été molestés, mais ils ont vécu quinze heures d’interrogatoires, les yeux bandés la plupart du temps», a-t-elle ajouté.
TF1, dont huit journalistes sont actuellement en Égypte, n’a «pas l’intention pour le moment de rapatrier» ses équipes, mais «il est sûr qu’on ne peut plus avoir la même couverture qu’au début, parce qu’il y a ces arrestations et la dangerosité de la rue», a encore précisé Catherine Nayl.

8h31 : Les Frères musulmans n’ont pas l’intention de présenter un candidat à la présidentielle égyptienne de septembre, a déclaré Mohamed al Beltagui, un membre influent de cette organisation, à la chaîne de télévision al-Jezira. «Nous sommes prêts à participer à des négociations après (la fin du) régime Moubarak», a-t-il précisé, ajoutant toutefois que son mouvement ne recherchait pas «de postes au sein d’un gouvernement de coalition»

6h19 : Les chefs de l’armée égyptienne ont «réaffirmé» aux États-Unis qu’ils n’ouvriraient pas le feu contre les manifestants, à quelques heures d’une nouvelle manifestation prévue en Égypte, assure le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen.

Une fillette tient un poster à l'effigie de Moubarak lors d'une manifestation jeudi contre le régime.
Une fillette tient un poster à l’effigie de Moubarak lors d’une manifestation jeudi contre le régime.

2h23 : Les États-Unis discutent avec des responsables égyptiens des modalités d’un départ immédiat d’Hosni Moubarak et du transfert du pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président, Omar Souleimane, rapporte le New York Times. Des responsables américains et égyptiens réfléchissent à un scénario dans lequel Omar Souleimane, soutenu par les militaires, engagerait immédiatement un processus de réforme constitutionnelle.
Selon le Times, l’idée serait de former un gouvernement de transition auquel seraient invités à participer des groupes d’opposition, dont les Frères musulmans, afin d’enclencher un processus qui mènerait à des élections libres et équitables en septembre. L’issue de ces discussions dépendrait d’un certain nombre de facteurs, notamment la tournure que prennent les manifestations et la dynamique au sein du gouvernement au Caire.

2h20 : Le Sénat américain adopte à l’unanimité une résolution à la portée symbolique, exhortant le président égyptien à former un gouvernement intérimaire, sans toutefois réclamer sa démission. La résolution l’exhorte à «mettre en branle dès maintenant une transition ordonnée et pacifique vers un système politique démocratique» en transférant les pouvoirs à un gouvernement intérimaire et en faisant «les réformes nécessaires à la tenue cette année d’élections libres, justes et crédibles aux yeux du monde».

Jeudi soir : Hosni Moubarak déclare à la chaîne de télévision américaine ABC qu’il souhaiterait démissionner, mais ne le peut pas car il redoute que le «chaos» ne s’installe. Il déclare également qu’il n’entend pas quitter le pays et qu’il souhaite mourir en terre égyptienne : «Je ne m’inquiète pas de ce que les gens disent sur mon compte. A l’heure qu’il est, je me préoccupe de mon pays, je me préoccupe de l’Égypte».

Sept jeunes leaders de la contestation sont par ailleurs arrêtés par les autorités après un entretien avec le chef de file l’opposition, Mohamed ElBaradei.

Jeudi : Après une nuit de violences entre pro et anti-Moubarak au Caire marquée par au moins sept morts, les heurts se poursuivent dans le centre de la capitale, tandis que les journalistes étrangers sont de plus en plus pris pour cible. La place Tahrir, au Caire, reste le théâtre de violents affrontements entre les deux camps, marqués entre autre par des tirs, des jets de pierres et des cocktails Molotov.

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