Le jeu CityVille bat des records sur Facebook
24012011
Le principe et les graphismes de CityVille rappellent fortement SimCity.
En moins d’un mois, plus de 70 millions de personnes ont déjà joué à cette simulation gratuite de construction de ville, inspirée de SimCity.
Le jeu le plus populaire de Noël ne se joue ni sur Xbox, ni sur PlayStation, mais sur Facebook. Lancé le 2 décembre, CityVille a déjà conquis 70 millions de joueurs, davantage que tous les autres titres pour console sortis à l’occasion des fêtes. Gratuit, il est devenu en un temps record l’application la plus populaire du réseau social où il a éclipsé FarmVille, qui faisait jusqu’alors référence dans les jeux sociaux et conserve 60 millions de fidèles. Les deux jeux sont d’ailleurs conçus par le même éditeur, Zynga.
CityVille rappellera bien des souvenirs aux amateurs de SimCity, un jeu vidéo pour ordinateurs PC et Mac dont la première version remonte à la toute fin des années 1980. Le but du jeu est là aussi de bâtir sa ville idéale et d’en devenir maire. On passe son temps à ajouter des commerces, des activités et des services, pour répondre aux besoins de ses habitants et amasser de l’argent. Une fois la ville construite, la durée de vie est quasi infinie.
La principale différence avec SimCity vient de l’intégration avec Facebook. CityVille se joue uniquement à l’intérieur du réseau social, dans son navigateur Internet. Il est disponible en cinq langues, dont le français, et ne nécessite aucune installation compliquée. Lorsqu’on entre dans CityVille, on autorise les créateurs du jeu à accéder à ses informations personnelles et à partager ses résultats avec ses amis, et en particulier les autres joueurs.
Une forte dépendance à Facebook
L’intégration avec Facebook, qui représente un vivier de 500 millions de joueurs potentiels, a permis à CityVille de réaliser ce démarrage éclair. Les joueurs ont en effet intérêt à parler du jeu autour d’eux : les amis qui visitent votre ville en voisins vous font gagner des bonus, et vous pouvez créer des franchises sur leurs terres.
La promotion par bouche-à-oreille avait déjà fait ses preuves avec les autres titres de Zynga, qui totalisent 260 millions de joueurs actifs par mois. Créée en 2007, cette start-up de 1300 personnes est l’une des sociétés les plus en vue de la Silicon Valley. Elle a bénéficié cet été d’un investissement de 100 à 200 millions de dollars de Google et serait valorisée plus de 5 milliards de dollars, autant que le premier éditeur de jeux vidéo, Electronic Arts. Ses revenus proviennent d’achats de biens virtuels dans les jeux, pour progresser plus vite, et de partenariats. Son chiffre d’affaires pourrait atteindre le milliard de dollars en 2011.
Zynga reste toutefois très exposé aux changements de politique de Facebook. Cette année, le réseau social a durci ses règles, en limitant les moyens de promotion des applications sur les murs de ses amis. Le nombre de joueurs de Zynga a d’abord baissé, puis a réaugmenté, notamment grâce à CityVille. Pour réduire cette dépendance à Facebook, Zynga s’est rapproché de Yahoo. Il a aussi décidé d’adapter ses jeux aux terminaux mobiles, et notamment à l’iPhone, qui figure parmi ses priorités. (Le Figaro-28.12.2010.)
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**Les jeux sur Facebook attisent les convoitises
Les géants de l’Internet s’attaquent aux jeux en ligne à vocation communautaire dont Farmville, un jeu de simulation de ferme en temps réel, est le plus important représentant.
Google et Softbank ont investi dans l’éditeur américain Zynga.
Rivaliser avec Facebook, qui vient d’atteindre 500 millions de membres actifs, est de plus en plus compliqué pour les acteurs historiques du Web. Les géants de l’Internet s’attaquent donc à l’un des piliers de son succès, le jeu en ligne à vocation communautaire, dit «social gaming», dont Farmville est le plus important représentant. Première application sur Facebook avec plus de 59,6 millions de joueurs actifs par mois sur l’illustre réseau social (et 230 millions au total), Farmville est édité par Zynga, une start-up américaine créée en 2007. Depuis quelques semaines, cette dernière attise les convoitises des grands groupes Internet.
En fin de semaine dernière, le groupe de télécoms japonais Softbank officialisait ainsi un investissement de 150 millions de dollars dans Zynga. Il s’accompagne de la création de Zynga Japan sous forme de coentreprise, dont le but sera de convertir les internautes de l’Archipel au «social gaming» tout en faisant bénéficier Zynga de l’expertise de son associé nippon dans l’Internet mobile, futur eldorado pour les services en ligne. Masayoshi Son, PDG de Softbank, s’est félicité de cette collaboration point de départ à la création d’«un géant du social gaming» au Japon.
L’annonce intervient peu de temps après l’officialisation, par le blog spécialisé Techcrunch, d’un investissement de Google dans la même start-up pour un montant oscillant entre 100 et 200 millions de dollars. À demi-mot, le PDG de Google, Eric Schmidt, vient de confirmer cet accord dans une interview au Wall Street Journal. «Nous ne l’avons pas annoncé, mais vous pouvez vous attendre à un partenariat avec Zynga», a-t-il indiqué. Ce dernier sera crucial en vue du lancement du service Google Games, un réseau social basé sur le jeu en ligne que le géant de la recherche en ligne serait en train de développer. Outre ces prises de participations, Zynga a signé des accords éditoriaux avec Facebook et Yahoo! en mai dernier grâce auxquels ses jeux sont diffusés auprès d’une large audience.
Valorisation à 4,5 milliards
Commercialisant des biens virtuels dans ses jeux, Zynga aurait généré 350 millions de dollars depuis le début de l’année, dont la moitié de bénéfice opérationnel. En 2011, son chiffre d’affaires pourrait ainsi atteindre un milliard de dollars. Autre indicateur de confiance pour les investisseurs: Zynga a franchi la barre de 100 millions de joueurs en seulement deux ans et demi, quand il a fallu quatre ans et demi à Facebook pour passer ce cap.
Start-up de plus de 600 employés, Zynga annonçait jusqu’ici avoir levé 219 millions de dollars en quatre tours. Sa première levée de fonds, en février 2008, s’élève à 10 millions de dollars. Zynga édite alors le jeu de poker Texas Hold’em sur Facebook. En juillet 2008, nouveau tour de table qui permet de lever 29 millions de dollars. Zynga commence à diversifier son offre et en avril 2009, il est le premier éditeur d’applications sur Facebook avec 40 millions d’utilisateurs actifs. Lancé en juin de la même année, Farmville devient dès le mois d’août 2009 le premier jeu sur Facebook à franchir le cap des 10 millions de joueurs. Enfin, en décembre dernier, le fonds russe Digital Sky Technologies, par ailleurs actionnaire de Facebook, participe à une nouvelle levée de fonds, avec Tiger Global, Institutional Venture Partners et Andreessen Horowitz, pour un total de 180 millions de dollars. Fort aujourd’hui d’un investissement de plus de 520 millions de dollars, la valorisation de Zynga aurait atteint 4,5 milliards de dollars. ‘Le Figaro-02.08.2010.)
Catégories : société
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