Quand la pègre israélienne règne sur le crime organisé mondial
22122010*selon (Wikileaks)
La députée du Likoud, Inbal Gavrieli, fille d’un patron présumé du crime.***** Des Israéliens connus pour appartenir à des familles du crime organisé ne sont pas automatiquement inéligibles pour voyager aux Etats-Unis.
WikiLeaks, une manipulation à grande échelle et un allié inconditionnel d’Israël ? Pas si sûr ! Le très populaire site satirique Bakchich est, hier, tombé sur un «câble» diplomatique, le premier du genre, daté de mai 2009, qui remet momentanément en cause la thèse selon laquelle le site internet de Julian Assange roulerait pour les intérêts exclusifs des Etats-Unis et de l’Etat hébreu. Pour le moins explosif, ce câble rédigé par l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv, James Cunningham, révèle le poids grandissant dont dispose actuellement la pègre israélienne au Proche-Orient et dans le monde. Selon le diplomate américain, il ne fait aucun doute : «Les bandits israéliens règnent désormais sur le crime organisé mondial.»
Mais les inquiétudes de M. Cunningham paraissent surtout résulter du fait que les parrains du crime organisé israéliens ont étendu leur influence au sein de l’Etat juif, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.Les juifs disposent déjà en Amérique du Nord de très puissants lobbies dont le plus célèbre est l’AIPAC. Pour ce qui est d’Israël, le principe du contrôle d’une région par famille semble complètement révolu.Le câble diffusé par Bakchich nous apprend, ainsi, qu’à l’origine «cinq ou six familles avaient traditionnellement dominé le crime organisé en Israël» mais que «ces dernières années, il y a eu une forte augmentation de la portée et de l’impact de nouveaux réseaux». Ces organisations bénéficient-elles de soutiens politiques ? En tout cas, l’ambassadeur américain n’exclut pas l’existence d’un lien étroit entre la pègre et les milieux politiques locaux. La remarque vaut surtout pour l’extrême droite israélienne dont les responsables ont été, d’ailleurs, éclaboussés ces dernières années par des scandales financiers en série.
A titre d’exemple, la députée du Likoud, Inbal Gavrieli, élue en 2003, «fille d’un patron présumé du crime», est fortement soupçonnée d’avoir tenté d’«utiliser son immunité parlementaire pour bloquer les enquêtes concernant les affaires de son père». Ce n’est pas tout.
L’on indique aussi que des Israéliens connus pour travailler ou appartenir à des familles du crime organisé ne sont pas automatiquement inéligibles pour voyager aux Etats-Unis. La raison ? Grâce à leurs relations, ils sont parvenus à avoir des casiers judiciaires blancs comme neige en «évitant» les condamnations pénales. C’est ainsi qu’au printemps 2009, trois noms du milieu ont pu participer, à Las Vegas, à une… «convention sur les métiers de la sécurité».
Dans ce contexte, l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv prévient que comparativement à l’ancienne école, la nouvelle race de criminels est plus violente. «L’ancienne école cède la place à une nouvelle race de la criminalité, plus violente» et possède «une meilleure connaissance des explosifs de haute technologie, acquise au contact du service de défense des forces israéliennes», note-t-il. James Cunningham soutient l’idée, en outre, que les nouveaux parrains israéliens auxquels se sont joints des oligarques russes d’origine juive «jouent maintenant un rôle significatif dans le commerce mondial de la drogue, fournissant à la fois le marché de la consommation locale et servant de point de transit vers l’Europe et les Etats-Unis».
A ce propos, ses petites notes précisent que de «nombreux oligarques russes d’origine juive et des membres du crime organisé ont obtenu la citoyenneté israélienne ou, du moins, conservent leur résidence dans le pays».
En mars 2009, écrit-il, la police israélienne a arrêté 12 suspects «dans ce qui est considéré comme le plus grand réseau de trafic humain mené par Israël à ce jour». Il est question notamment de la «contrebande de milliers de femmes de l’ancienne Union soviétique, forcées de travailler comme prostituées en Israël, à Chypre, en Belgique et en Grande-Bretagne». Et cela n’est, mentionne-t-on, que la face apparente de l’iceberg. (El Watan-19.12.2010.)
**Wikileaks : le chef du renseignement marocain a de l’estime pour Tzipi Livni
Mohamed Yassine Mansouri, patron du contre-espionnage Marocain, confirme dans un câble diplomatique révélé par Wikileaks qui s’est bel et bien entretenu avec Tzipi Livni à Paris en juillet 2007.
Le Chef du renseignement Marocain, Mohamed Yassine Mansouri, a beaucoup apprécié le « sérieux » de Tzipi Livni, l’ex ministre des Affaires étrangères israélien. Dans un câble diplomatique américain de l’ambassade US à Rabat révélé par Wikileaks, le chef de la Direction Générale des Etudes et de la Documentation (DGED), le contre-espionnage Marocain, a confié à des diplomates américains que Tzipi Livni est un bon partenaire !
Tzipi Livni, la politicienne qui a soutenu la guerre contre les femmes et les enfants de Gaza en 2008-2009 aux côtés d’Ehud Olmert, rentre dans les bonnes grâces de Mohamed Yassine Mansouri, le premier responsable du renseignement marocain.
En effet, lors d’une rencontre tenue en février 2008 avec le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, David Welsh, en visite à Rabat, le chef de file du contre-espionnage marocain, Mohamed Yassine Mansouri a confié qu’il s’est bel et bien entretenu avec Tzipi Livni (une ex-du MOSSAD) à Paris en juillet 2007.
Accompagné par le ministre Marocain des Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, Mohamed Yassine Mansouri a étudié avec la délégation israélienne de nombreuses questions liées au Proche-Orient. Ceci dit, le patron du DGED ne révélera aucun détail à David Welch sur le contenu exact et précis de cette rencontre mystérieuse.
A l’époque, de nombreux observateurs ont relevé que Mohamed Yassine Mansouri a été dépêché par Mohamed VI à Paris pour demander une assistance aux israéliens dans un dossier sensible. Cette hypothèse ne sera ainsi ni confirmée ni infirmée par ce câble diplomatique révélé par Wikileaks dans lequel Yassine Mansouri se contente de faire part à Welsh de toutes les impressions positives que lui a procurée sa rencontre avec Tzipi Livni.
Toutefois, dans ce même câble, le patron du DGED n’a pas hésité à dénoncer la « cupidité » du régime de Ben Ali. Mohamed Yassine Mansouri s’est dit même préoccupé par la fragilité du régime tunisien qui risque de vaciller à n’importe quel moment.
Concernant la Mauritanie, Mohamed Yassine Mansouri a demandé une plus grande implication des américains dans ce pays aux prises avec les menaces terroristes. Et à ce sujet, David Welsh a rassuré son interlocuteur que sur cette question, comme sur celle du Sahara Occidental, Washington « est pro Mohamed VI ». (El Watan-23.12.2010.)
*réactions des internautes:
tito38000 …
Le Maroc a de l’estime pour la fille d’une famille de terrorise et elle même est une terroriste.
Ses mains sont plein de sang tout comme son père et sa mère.
Le Maroc a une matière grise juive et sioniste qui le fait fonctionner.. au Maroc il n’y a pas de cerveau.. bravo le Maroc .
Liberez Ceuta et Melilia ??? aucun courage de le faire… pourquoi ? kas le 23.12.10 | 14h00
normal les marocains sont des sionistes arabes ils occupent des terres et volent les richesses du sahara occidental, c’est pour cette raison que cet individu aime livni; qui s’assemble se ressemble; mais comme tous les colonialistes ceux sont des mauvais élèves ils ne comprennent pas les leçons de l »histoire vous savez lorsqu’un pays vit au moyen âge sous un système féodal on n’a pas de surprises… kas
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**Les aides américaines servent la colonisation israélienne
Les Etats-Unis devraient déduire de leur aide à Israël, le montant des subventions que le gouvernement israélien octroie à la colonisation en Cisjordanie, estime l’organisation Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié hier.
Selon ce document de 166 pages, les agglomérations palestiniennes de la Cisjordanie occupée souffrent de graves discriminations au profit des colonies juives, qui bénéficient de meilleurs services de base grâce au soutien de l’Etat israélien. «Les Palestiniens sont victimes de discrimination systématique en raison de leur race, de leur origine ethnique et nationale, en conséquence de quoi ils sont privés d’électricité, d’eau, d’écoles et de routes, alors que les colons juifs de leur voisinage bénéficient de tous ces services publics», a déploré une représentante de Human Rights Watch, Carroll Bogert.
«Alors que les implantations juives prospèrent, les Palestiniens sous contrôle israélien vivent hors du temps — non seulement séparés, non seulement inégaux, mais parfois même expulsés de leur terre et de leurs maisons», a-t-elle poursuivi. L’organisation de défense des droits de l’Homme basée à New York a appelé la communauté internationale à ne pas se rendre complice des violations des lois internationales par Israël, notamment en diminuant son aide à l’Etat hébreu.
Illégalement… «Légal»
«Les Etats-Unis, qui octroient une aide annuelle de 2,75 milliards de dollars à Israël, devraient prélever une somme équivalente au coût des investissements israéliens en faveur des implantations, soit 1,4 milliard de dollars selon les calculs d’une étude» menée en 2003, préconise HRW. L’organisation relève en outre que «de nombreuses associations caritatives américaines fournissent aux colons d’importantes contributions exemptées de taxes». Elle exhorte les autorités américaines à «vérifier si ces exemptions sont conformes aux obligations des Etats-Unis à faire respecter le droit international».
L’Etat d’Israël a créé depuis 1967 plus de 130 colonies en Cisjordanie, où vivent actuellement plus de 300 000 habitants. 200 000 autres Israéliens sont installés dans la partie orientale de Jérusalem, conquise et annexée par Israël en 1967, où les Palestiniens veulent installer la capitale de leur futur Etat. La communauté internationale, dont les Etats-Unis, considère ces colonies comme illégales au regard du droit international, et ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem-Est. (El Watan-20.12.2010.)
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** 17e Festival mondial de la jeunesse…la délégation marocaine expulsée…
elle était truffée de policiers
Expulsée samedi, la délégation marocaine qui s’est rendue en Afrique du Sud pour le 17e Festival mondial de la jeunesse, était truffée de policiers.
Les Tontons macoutes de notre voisin de l’Ouest s’exportent. Ils étaient en mission en Afrique du Sud pour jouer de la matraque au nom d’une soi-disant intégrité territoriale menacée, au nom de la jeunesse marocaine. «Les représentants de la délégation marocaine étaient en mission commandée. Des policiers en jeans, baskets et casquettes. Ils avaient pour tâche de faire la promotion de la proposition marocaine pour le Sahara occidental, juste à la veille des pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc, qui se sont tenus à Manhasset entre le 16 et le 18 décembre. Ils avaient surtout pour consigne de faire dans la provocation pour attirer l’attention sur eux», a confié à L’Expression une source très proche du dossier, qui a requis l’anonymat. Résultat: la délégation marocaine a été expulsée samedi du festival qui s’est tenu du 13 au 21 décembre à Pretoria. Motif: De nombreuses personnes des délégations participantes à cet évènement ont été agressées. «Des députés membres de la délégation marocaine, armés de bâtons ont attaqué des membres de la délégation espagnole qui portaient une pancarte appelant à mettre fin à l’occupation marocaine du Sahara occidental et cesser les violations des droits de l’homme contre le peuple sahraoui dans les territoires occupés», indique le communiqué du comité d’organisation répercuté par l’agence de presse officielle sahraouie SPS. Qui faisait partie de cette délégation? De combien de membres était-elle formée? «Le Maroc est présent en force à ce festival avec plus de 150 congressistes représentant la Jeunesse de l’Union socialiste des forces populaires, du Parti du progrès et du socialisme, du Parti de l’Istiqlal et du Mouvement de la jeunesse démocratique progressiste», nous informe une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP datée du 19/12/2010.
La lecture de la composante des participants et de leur provenance (Partis politiques…, Ndlr) crédibilise encore un peu plus l’information que nous a livrée en exclusivité notre source. De quelle mission était chargée la délégation marocaine? «Les 150 congressistes marocains présents au 17e Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à Pretoria, en Afrique du Sud, mènent une offensive diplomatique acharnée en multipliant les contacts avec les autres délégations dans le but de faire prévaloir la justesse de la cause nationale», nous indique une dépêche de la très officielle agence de presse marocaine MAP qui nous renseigne avec précision sur le degré de zèle qu’y ont mis les participants à cette opération. «Pas un seul stand des pays participants n’a été épargné par les congressistes marocains, qui se sont constitués en un seul front, pour expliquer l’initiative marocaine d’autonomie des provinces du Sud», ajoute MAP. Que nos confrères marocains ne nous tiennent pas rigueur, nous ne faisons que les citer. Il est tout de même étonnant que des «étudiants» partis en Afrique du Sud, aient eu pour mission essentielle de «vendre» le projet d’autonomie concocté par le pouvoir marocain.
Depuis quand des étudiants mènent-ils une «diplomatie parallèle» sans qu’ils aient à émarger chez qui de droit? Il faut rendre justice au milieu estudiantin marocain réputé pour sa lutte contre toutes les formes de violence, de torture, de répression et son soutien aux causes justes à travers le monde. Exemples: Saïda Menebhi, professeur d’anglais à Rabat, qui a été arrêtée le 16 janvier 1976, en est une des figures les plus attachantes et les plus emblématiques. Elle a été internée dans le sinistre centre de Derb Moulay Chérif où elle a été torturée.
Jugée à Casablanca en janvier 1977, avec 138 autres inculpés pour atteinte à la sûreté de l’État, elle réaffirme sans sourciller son soutien à la cause sahraouie. Mise à l’isolement, elle s’est éteinte le 11 décembre 1977 après 34 jours de grève de la faim à l’hôpital de Casablanca, faute de soins appropriés. Elle était âgée de 25 ans. Abdellatif Zeroual, philosophe, poète et membre de la direction nationale d’Ilal Amam, a rendu son dernier souffle en 1974, sous la torture, dans les geôles du Derb Moulay Chérif, le tristement célèbre centre de détention du Royaume chérifien. Amine Tahani a rendu l’âme lui aussi sous la torture le 6 novembre 1985… «Puis-je oublier mes camarades Abdellatif Zeroual et Amine Tahani, morts sous la torture? Puis-je oublier Saïda Mnebhi, morte en grève de la faim? Puis-je oublier tant de vies de mères combattantes, mortes épuisées par leur lutte pour leurs enfants emprisonnés, y compris la mienne, morte en avril 1982? Puis-je oublier les 33 morts dans les cachots de Tazmamart…», écrivait Abraham Serfaty au mois d’août 2004 dans un texte intitulé L’héritage de Hassan II. Il est du devoir de la communauté estudiantine marocaine de ne pas céder à la manipulation et de défendre la mémoire de ses aînés.
Des étoiles qui ont traversé la planète à la vitesse de l’éclair! Ceux qui ont participé à la diabolique mission de Pretoria, ont été certainement triés sur le volet.
Le timing a soigneusement été réglé. Comme une horloge suisse. C’est en effet au moment où les délégations sahraouie et marocaine étaient entrées en conclave pour entamer la 4e session de pourparlers informels supervisés par Christopher Ross, le représentant personnel du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental, que les barbouzes marocains sont entrés en jeu. Une opération «coup de poing» qui a mal tourné. (L’Expression-22.12.2010.)
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Le Forum social mondial aura lieu au Sénégal
Le comité d’organisation rend hommage à l’Algérie
Plus de 5 000 participants prendront part au Forum social mondial (FSM) prévu du 6 au 11 février prochain au Sénégal, selon le président du comité d’organisation de cet événement, Boubacar Diop-Buuba, qui a salué “le soutien de l’Algérie aux mouvements sociaux africains”. M. Diop-Buuba a, d’ailleurs, rendu hommage à l’Algérie qui a, a-t-il souligné, été “le premier pays à apporter un soutien pour le fonctionnement du secrétariat du FSM”. “Cette année, quand on s’est adressé à un certain nombre de gouvernements, l’Algérie a été le premier pays qui a montré son intérêt pour le FSM et a soutenu le mouvement social africain”, a dit le responsable de la 5e édition, avant d’annoncer que d’autres pays et entités ont été sollicités pour apporter leurs aides au Forum.
M. Diop-Buuba a, en outre, exprimé sa reconnaissance à l’Algérie, qui avait pesé de tout son poids pour qu’il y ait une forte participation africaine lors d’une rencontre internationale sur l’éducation des adultes, qui s’est tenue en 2009 au Brésil.(Liberté-22.12.2010.)
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Risque d’effondrement du processus de négociations avec le Maroc
Les mises en garde du Front Polisario
Estimant que la partie marocaine, dont “l’attitude de mépris à l’égard de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité mine la crédibilité de l’ensemble du processus”, constitue une menace pour la poursuite des négociations, le Front Polisario interpelle l’organe exécutif onusien pour prendre les mesures nécessaires afin d’éviter la rupture des contacts.
Bien que les Marocains et les Sahraouis aient convenu, lors de leur dernière rencontre à Manhasset, de poursuivre leurs discussions informelles en janvier et en mars prochain, le Front Polisario tire la sonnette d’alarme en adressant une lettre adressée à la présidente du Conseil de sécurité des Nations unies,
Mme Susan E. Rice, pour l’aviser du “risque d’effondrement” du processus des négociations avec le Maroc.
En effet, dans sa correspondance, le représentant sahraoui à l’ONU affirme que “l’attitude de mépris à l’égard de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité mine la crédibilité de l’ensemble du processus”. Ahmed Boukhari estime qu’à la lumière des résultats de la quatrième réunion des discussions informelles entre les deux parties tenue vendredi et samedi derniers à Manhasset (New York), “tout le processus est soumis à un risque sérieux d’effondrement avec toutes les conséquences qui en découlent pour la cohérence de l’engagement du Conseil de sécurité et pour les attentes de toute la région dont la stabilité et la sécurité sont en grande partie liées à un règlement juste et à une solution durable à ce conflit de décolonisation”.
Il indique qu’en dépit du fait que l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, ait inclu à l’ordre du jour du 4e round la nécessité pour le Maroc de discuter et d’examiner la proposition présentée par le Front Polisario et vice versa, et que le Front Polisario “a démontré sa volonté de répondre d’une manière tangible à la demande de l’envoyé personnel”, “le Maroc a réitéré, toutefois, son refus d’examiner et de discuter la proposition du Front Polisario”.
Le représentant sahraoui à l’ONU aboutit à la conclusion que “cette attitude négative empêche le processus de négociation de progresser vers une solution politique mutuellement acceptable qui prévoit le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination”, et souligne que “les perspectives du processus de négociation ne sont pas très prometteuses malgré les efforts et les idées novatrices de l’ambassadeur Christopher Ross”.
Selon lui, “l’attitude d’obstruction affichée par le Maroc, son mépris vis-à-vis de l’autorité et des résolutions du Conseil de sécurité et son mépris pour la valeur des droits de l’homme minent la crédibilité de l’ensemble du processus”, même s’il a été convenu de se revoir en janvier et mars prochains. À partir de ce constat, Ahmed Boukhari a avisé Mme Rice que “le Conseil de sécurité devrait être conscient des risques entourant le processus des négociations et devrait prendre les mesures nécessaires pour empêcher son effondrement ou son utilisation par la puissance occupante comme un bouclier pour consolider son occupation illégale du territoire”. Il a saisi l’occasion pour porter à la connaissance du président du Conseil de sécurité que “les récents événements tragiques qui ont eu lieu le 8 novembre à Gdaim Izik et la vague de répression et de persécution contre les civils sahraouis ayant suivi l’opération brutale de démantèlement ont mis en évidence l’absence contre-productive et injustifiable d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme dans le territoire”.
Rappelant que “pour l’Organisation des Nations unies, le Sahara occidental est un territoire non-autonome sur lequel le Maroc n’a aucune souveraineté, ni puissance administrante dans le sens exigé par la Charte des Nations unies”, il relève que “l’expulsion systématique des journalistes et des observateurs internationaux ainsi que les restrictions imposées à la liberté de mouvement de la Minurso dans le territoire sont des preuves des intentions du Maroc de poursuivre sa politique de violation des droits de l’homme sans présence de témoins”.
Enfin, le membre du Front Polisario estime que “les événements qui ont eu lieu dans le territoire nécessitent une enquête impartiale et transparente par les organismes internationaux en vue de connaître la vérité, le Maroc ne pouvant prétendre être à la fois juge et victime à l’égard de ces événements tragiques”. (Liberté-22.12.2010.)
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“La France et l’Espagne doivent revoir leur politique”
Mohamed Salem Ould Salek a animé hier, au centre de presse d’El Moudjahid, une conférence sur le thème “la situation au Sahara occidental à la lumière des récents développements du conflit”.
Une occasion pour le chef de la diplomatie sahraoui de revenir sur le dernier round des négociations informelles entre les deux parties au conflit, achevées le 18 décembre dernier à Manhasset (États-Unis). “Aucune avancée pouvant ouvrir la voie à la solution politique qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux termes de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies n’est enregistrée à ce jour”. “Le Maroc a dressé de multiples obstacles, en conditionnant tout progrès dans les négociations à l’acceptation à l’avance de sa souveraineté sur le Sahara occidental, contrairement à l’appel du Conseil de sécurité pour des négociations substantielles sans condition préalable et de bonne foi”, a-t-il déploré. M. Ould Salek a indiqué que le Front Polisario “a réaffirmé, lors de cette réunion, son accord des trois choix dans le cadre de l’autodétermination”. “Le peuple sahraoui est souverain pour choisir librement entre ces options à travers un référendum démocratique, organisé par les Nations unies, en coopération avec l’Union africaine (UA)”, a-t-il ajouté, précisant que son pays a accepté la tenue de deux autres réunions informelles proposées par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. “L’action est inscrite en conformité avec les termes de la résolution du Conseil de sécurité qui demande aux deux parties en conflit de trouver une solution politique mutuellement acceptable, juste et durable qui garantit le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”, a-t-il expliqué. Il a souligné que “les efforts louables déployés par l’ONU pour surmonter les obstacles inacceptables dressés par le Maroc pour prévenir l’expression libre du peuple sahraoui n’ont pu aboutir, à ce jour, à cause de l’intransigeance du gouvernement marocain et la complicité de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, et du gouvernement espagnol actuel qui, depuis 2004, ont voulu, tous les deux, légitimer le fait accompli colonial marocain”. Le chef de la diplomatie sahraoui a déploré que “la présence de la France et de l’Espagne au sein du groupe des Amis du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental eut empêché une action positive et nécessaire du Conseil de sécurité pour faire respecter les accords conclus entre les deux parties et l’accomplissement de la Minurso de son mandat”. Il a aussi exprimé son regret de voir l’Espagne et la France préférer “soutenir l’expansionnisme marocain qui met en cause les frontières établies par ces mêmes pays durant l’époque coloniale et acceptées par les peuples du continent africain”, appelant ces deux pays “à revoir leurs politiques et stratégies qui vont à l’encontre de leurs propres intérêts”. Le MAE sahraoui a relevé que les derniers développements “majeurs” dans les territoires occupés du Sahara occidental, notamment à Gdeim-Izik et à
El-Ayoune occupée “démontrent la rupture totale qui existe entre le peuple sahraoui et l’occupant marocain”. L’administration coloniale s’active pour faire disparaître les traces du crime commis et n’autorise pas la visite du territoire aux étrangers, a-t-il affirmé, ajoutant que le nombre définitif des victimes “n’a pu être établi à ce jour”. Par ailleurs, M. Ould Salek a formellement démenti les informations faisant état de la présence d’éléments du Front Polisario parmi des trafiquants de drogue interpellés début décembre dans le nord du Mali et en Mauritanie, comme rapporté par l’AFP. “Le Polisario dément catégoriquement tout lien, de près ou de loin, avec ce genre de pratique immorale, que nous condamnons avec grande fermeté”, a-t-il affirmé. Pour rappel, le 9 décembre dernier, les forces de sécurité maliennes avaient arrêté six trafiquants de drogue, “issus des rangs du Polisario”, selon une source sécuritaire rapportée par l’AFP. L’armée mauritanienne avait, par ailleurs, annoncé avoir capturé sept trafiquants, durant une attaque contre une “bande de trafiquants de drogue” dans l’est de la Mauritanie, à la frontière avec le Mali. “Ils ne sont pas des Sahraouis, ni font parti du Front Polisario, ils ont été arrêtés et jugés en Mauritanie et transférés au Mali. Le peuple sahraoui, comme le Front Polisario, est engagé à contribuer dans la lutte contre le terrorisme”, a-t-il conclu. (Liberté-22.12.2010.)
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**CONFUCIUS CONTRE NOBEL
La déconstruction d’un mythe fondateur occidental
«Dès que nous perdons la base morale, écrit Gandhi, nous cessons d’être religieux.» «Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l’humanité entière.» «Je suis hindouiste, je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif.»
Mahatma Gandhi
Il y a quelques jours était décerné avec un vacarme assourdissant le prix Nobel de la paix à un universitaire chinois de 54 ans qui purge une peine de 11 ans dans son pays pour avoir perturbé l’ordre public, selon le gouvernement chinois, et pour s’être battu pour les droits de l’homme, selon la doxa occidentale. Une mise en scène pitoyable a été retransmise à des millions de téléspectateurs, on voit le président du comité Nobel déposer sur une chaise vide la médaille et le diplôme attribué à Liu Xiaobo. Il était à la fois le héros et le grand absent de la cérémonie: le prix Nobel de la paix a été remis symboliquement, vendredi 10 décembre à Oslo, au dissident chinois Liu Xiaobo, qui le dédie aux «âmes perdues» dans la répression de la révolte de la place
Tian anmen en 1989, selon le président du comité Nobel. La réaction hostile de la Chine prouve que ce choix était «nécessaire et opportun», a estimé le président du comité, Thorbjörn Jagland. «Si le pays est capable de développer une économie sociale de marché, tout en garantissant les droits de l’homme, cela aura un impact favorable énorme sur le monde. Sinon, il y aura le danger d’une crise sociale et économique [...] avec des conséquences pour tous.»(1)
Voilà ce que pense la presse. Naturellement, cette mise en scène n’est pas innocente, elle fait partie d’une stratégie qui demeure le fondement de l’idéologie capitaliste, impérialiste, colonialiste, bref, le rouleau compresseur du capital qui broie tous ceux qui s’opposent à cette civilisation du chaos pour les plus faibles. D’ailleurs, même ces messes basses quant à l’attribution du prix Nobel sont connues. On se souvient que l’apôtre de la non-violence, Gandhi, n’a jamais eu le prix, car il ne rentrait pas dans le cadre occidentalo-centriste tracé par l’Empire britannique et repris par l’Empire américain. Par contre, on dit qu’Hitler, Mussolini ont été nominés. Bref, le prix Nobel à de rares exceptions, doit servir l’idéologie dominante. On se souvient que l’empire soviétique a été démoli grâce notamment à plusieurs prix Nobel: Boris Pasternak[pour un manuscrit exfiltré par la CIA...] qui ne fit pas le déplacement, Soljenitsyne, Vaclav Havel, et Lech Walesa, et même Gorbatchev pour, dit-on, services rendus..(2)
Le chantage
Si la Chine a réagi négativement, il en fut de même de l’Occident qui lui aussi menace, admoneste, se souvient. L’Occident, qui accuse la Chine de faire pression sur certains pays pour ne pas aller à la cérémonie, est bien mal placé pour le faire. On apprend par exemple que l’Union européenne a fait pression sur tous ceux qui aspirent à être dans ses bons papiers. D’abord, la Serbie, pays candidat à l’UE, l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, ont «déçu» la Commission européenne Ces pays ont cédé à la pression exercée par la Chine. «Nous sommes évidemment très déçus d’entendre cette décision [de la Serbie]», a dit Angela Filote, porte-parole du commissaire en charge de l’Elargissement, Stefan Füle. Elle a indiqué que ce mouvement n’était pas conforme à la récente décision de l’UE sur l’ouverture des discussions d’adhésion avec Belgrade.
Mme Filote explique qu’un pays aspirant à rejoindre l’Union européenne, un pays candidat, doit pleinement partager les valeurs de l’UE, et que la protection des droits de l’homme représente l’une de ces valeurs fondamentales. Mme Filote a déclaré que la Commission avait noté avec regret que l’Ukraine, l’Egypte, la Tunisie et le Maroc, qui sont des membres de l’initiative Union of the Mediterranean, ont également refusé de participer.»(3)
En réaction, la Chine a mis en place le prix Confucius. Confucius a consacré sa vie entière à l’éducation avant de quitter ce monde en 479 av. J.-C. Le confucianisme insiste sur l’harmonie et l’équilibre. «Qui écrit le journal Le Monde, du lauréat Confucius ou Nobel incarnera la paix en 2010? La compétition entre la vision pacifique du philosophe chinois et celle du comité norvégien est officiellement ouverte avec l’organisation, jeudi 9 décembre à Pékin, du ´´prix de la paix Confucius´´ à la veille de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, attribué en octobre au dissident chinois Liu Xiaobo. Une distinction inédite, qui sera décernée à l’ancien vice-président taïwanais Lien Chan, un haut responsable politique qui a «construit un pont de paix entre Taïwan et le continent [chinois], apportant joie et chance aux peuples des deux rives du détroit de Taïwan». L’idée d’un prix Confucius de la paix a été lancée le 17 novembre dernier dans une tribune du Global Times. «C’est une espèce de réponse pacifique au prix Nobel de la paix 2010 (…) qui exprime la vision de paix du peuple chinois´´, ont déclaré, dans un communiqué diffusé mercredi, les organisateurs. «La Chine est une grande nation qui a été influencée par le concept de paix depuis très longtemps», a affirmé Tan Changliu. «Nous voulons promouvoir la paix dans le monde dans une perspective orientale», a-t-il ajouté, soulignant que ´´l’Europe est emplie de petits pays qui se sont combattus pendant des siècles». «Nous ne voulons pas voir des gens qui ne comprennent pas la paix en saper le concept», a conclu M.Tan.(4)
Le secrétaire exécutif du comité Nobel, Geir Lundestad, a pour sa part souligné qu’en cent neuf ans d’histoire du Nobel de la paix, ce ne sera que la deuxième fois que la récompense ne pourra être remise au lauréat ou à un de ses représentants. Le seul exemple comparable remonte à 1936, au temps de l’Allemagne nazie, lorsque le pacifiste Carl von Ossietzky, lauréat a posteriori du Nobel 1935, n’avait pu recevoir sa récompense. Justement à la même période et dans un silence assourdissant de la majorité des médias occidentaux, était délivré le prix Carl von Ossietzky à Mordechaï Vanunu, un pacifiste israélien en résidence surveillée après avoir passé dix huit-ans de prison pour avoir dénoncé le programme nucléaire israélien. Nous lisons dans une contribution à ce sujet: «La presse française est une des pires qui soient si on la compare à celle qu’on trouve dans des pays comparables. La presse espagnole par exemple, est bien meilleure que la presse française avec ses journaux soi-disant de qualité. Ce n’est en effet pas par la presse française, en dehors de la presse internet militante et d’une brève sur Rue 89, que vous pourrez savoir que Mordechai Vanunu devait recevoir un prix pour la paix à Berlin, le prix Carl von Ossietzky, mais qu’il n’a pas pu être présent car il est toujours sous étroite surveillance dans l’entité sioniste après avoir purgé une longue peine de prison. Il y a eu de fait un black-out des journaux français sur cette information et on peut se demander pourquoi. Le journal espagnol La Vanguardia en parle cependant et pas sous la forme d’une brève puisqu’il nous gratifie d’une belle interview de Gideon Spiro, un militant antinucléaire de l’entité sioniste et qui anime un comité de soutien à Mordechai Vanunu. Je dois dire que le discours de Gideon Spiro, d’une grande qualité et d’une grande lucidité, mérite d’être porté à la connaissance des lecteurs francophones. C’est donc chose faite. La Ligue Internationale des Droits de l’Homme, une organisation des plus vénérables, a tenu hier à Berlin la cérémonie annuelle de remise de prix, une tradition vieille d’un demi-siècle, décerné cette année au pacifiste et dissident israélien Mordechai Vanunu. A l’instar du dissident et prix Nobel de la paix chinois Liu Xiaobo, Vanunu n’a pas été en mesure de recevoir à Berlin son prix qui porte le nom de Carl von Ossietzky, un journaliste pacifiste allemand des années 1930. Von Ossietzky fut condamné pour «trahison» pour avoir divulgué en 1931 dans la revue Die Weltbuhne, le réarmement secret de l’Allemagne. En 1936, il se vit décerner le prix Nobel de la paix, mais les nazis ne permirent pas à Ossietzky d’aller le chercher. De même, Mordechai Vanunu a été condamné en 1986 à 18 ans de prison pour trahison et «espionnage». Son crime fit de révéler que les Israéliens disposaient secrètement de l’arme nucléaire. Libéré en 2004, il reste interdit de tout contact avec la presse et n’est pas libre de ses mouvements. A la cérémonie berlinoise, où le nom de Julian Assange, autre divulgateur de secrets, était sur toutes les lèvres, était présente Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix 1976, qui a qualifié de «honte» l’absence imposée à Vanunu. Corrigan-Maguire et cinq autres prix Nobel, dont l’Allemand Gunter Grass, avaient demandé que Vanunu soit autorisé à venir à Berlin, sans obtenir aucune réponse. En son absence, des pacifistes israéliens proches de Vanunu ont participé à la cérémonie, dont le journaliste Gideon Spiro, fondateur du comité de soutien à Vanunu.(5)»
Les nouveaux missionnaires
Pourquoi en définitive, cet acharnement dont on connaît les fondements largement impérialistes, pour tenter d’empêcher l’éveil paisible de la Chine? Dominico Losurdo nous donne une explication. Nous l’écoutons: «Transmis en direct par toutes les plus importantes chaînes de télévision du monde, le discours prononcé par le président du Comité Nobel à l’occasion de la remise du prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo se présente comme un véritable manifeste de guerre. Le concept fondamental est aussi clair que grossier et manichéen: les démocraties ne se sont jamais fait la guerre et ne se font pas la guerre entre elles; et donc pour faire triompher une fois pour toutes la cause de la paix, il faut diffuser la démocratie à l’échelle planétaire. Celui qui parle ainsi ignore l’histoire, il ignore par exemple la guerre qui, de 1812 à 1815, se développe entre la Grande-Bretagne et les USA. Ce sont deux pays «démocratiques» et qui, de plus, font partie tous les deux de la «pragmatique» et «pacifique» souche anglo-saxonne. Et pourtant, la fureur de la guerre est telle que Thomas Jefferson compare le gouvernement de Londres à «Satan», et va jusqu’à déclarer que la Grande-Bretagne et les USA sont engagés dans une «guerre éternelle» (eternal war), laquelle est destinée à se conclure par l’ «extermination» (extermination) de l’une ou l’autre partie.» «En identifiant cause de la paix et cause de la démocratie, le président du Comité Nobel embellit l’histoire du colonialisme, qui a souvent vu des pays «démocratiques» promouvoir l’expansionnisme, en ayant recours à la guerre, à la violence la plus brutale et jusqu’à des pratiques génocides. Mais il ne s’agit pas seulement du passé. Par son discours, le président du Comité Nobel a légitimé a posteriori la première guerre du Golfe, la guerre de Yougoslavie et la seconde guerre du Golfe, toutes conduites par de grandes «démocraties» et au nom de la «démocratie». Maintenant, le plus grand obstacle à la diffusion universelle de la démocratie est représenté par la Chine, qui constitue donc en même temps le foyer de guerre le plus périlleux; lutter par tous les moyens pour qu’un «régime change» à Pékin est une noble entreprise au service de la paix: voilà le message qui a été transmis depuis Oslo et bombardé dans le monde entier, et il a été transmis et bombardé tandis que la flotte militaire états-unienne ne cesse de «s’entraîner» à faible distance des côtes chinoises. En son temps, un illustre philosophe démocrate et occidental, John Stuart Mill, a défendu les guerres de l’opium contre la Chine comme une contribution à la cause de la liberté: liberté de l’ «acquéreur» avant même celle «du producteur ou du vendeur». C’est dans le sillage de cette funeste tradition colonialiste que se sont placés les seigneurs de la guerre d’Oslo. Le manifeste lancé par le président du Comité Nobel doit retentir comme une sonnette d’alarme pour tous ceux qui ont réellement à coeur la cause de la paix.»(6)
Il y a quelques siècles, les missionnaires chrétiens disaient que ceux qui ne se convertissaient pas au christianisme iront en enfer. Les nouveaux missionnaires des droits de l’homme disaient la même chose. Sans la démocratie, c’est l’enfer! L’Histoire nous dira qui a raison. Cet argumentaire selon lequel il n’y aurait en Chine qu’une alternative: la dictature (on n’ose plus dire du prolétariat: même le cynisme a ses limites) ou le chaos, s’inscrit dans l’ensemble plus vaste de l’idéologie relativiste, qui soutient qu’il n’y a pas de droit universel, que donc les droits de l’homme sont une fiction hypocrite de l’impérialisme, etc. Cette idéologie qui prétend faire de la Chine (et de l’Afrique!) une terre de non-droit, doit être combattue sans faiblesse. A lire certains commentaires, on constate sans surprise que les régimes forts auront toujours leurs thuriféraires – avec les meilleures intentions du monde, mais justement on dit que l’enfer en est pavé. L’argument selon lequel une Chine démocratique serait livrée au chaos pour le plus grand bénéfice de l’Impérialisme a déjà beaucoup servi, surtout en Chine. Obama, qui ordonne qu’on relâche sans délai Liu Xiaobo, oublie le vrai danger pour la stabilité du monde: le conflit palestinien, sur lequel il a tout pouvoir d’imposer une solution juste et humaine. Malgré son Nobel à lui, il préfère préserver les intérêts d’une poignée de colons… Le Nobel d’Obama a débouché sur l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une paix des cimetières au quotidien pour les Afghans harassés par tant de malheurs. A tout prendre, le prix Confucius de la paix contre celui du Nobel dont on sait qu’il a un fondement explosif, est peut-être un premier pas vers un affranchissement de cet Occident qui dicte la norme et qui est loin d’être une référence. La déconstruction de ce mythe, travail de longue haleine, ne suffit pas, il faut progressivement répondre à l’instar de la Chine, par un travail scientifique continu qui ne laisse pas de place à la démagogie. (L’Expression-20.12.2010.)
Pr Chems Eddine CHITOUR (*) Ecole nationale polytechnique
1.Le Prix Nobel a été symboliquement remis à Liu Xiaobo, grand absent à Oslo LeMonde.fr avec AFP et Reuters 10.12.10
2.Chems Edidine Chitour: L’Expression 10 ocotbre 2010
3.Réseau EurActiv Nobel de la paix: L’UE critique le boycott de la cérémonie 09.12.2010
4.Prix Confucius: Le contre-prix Nobel chinois LeMonde.fr avec AFP 09.12.10
5.Rafael Poch, La Vanguardia 12.12.2010 Entretien avec Gideon Spiro, fondateur du Comité israélien de soutien à Mordechai Vanunu..traduction Monadhil Djazairi 17 décembre 2010. http://www.legrandsoir.info/Black-out-de-la-presse-francaise-sur-le-prix-Carl-von-Ossietzky-decerne-a-Mordechai-Vanunu.html
6.Domenico Losurdo: Un manifeste de guerre Sur le prix Nobel à Liu Xiaobo Mondialisation.ca 10.12.2010 Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio.
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**L’EXTRÊME DROITE EUROPÉENNE
Le retour de la bête immonde
Le nazisme, le fascisme et le colonialisme ont laissé des traces.
Des partis de gauche, des citoyens de confession musulmane et d’autres associations antiracistes en France, appellent à un rassemblement ce jour samedi 18 décembre, contre la haine des groupes d’extrême droite français et européens, qui se tient devant l’Espace Charenton à Paris. Des groupes d’extrême droite appuyés par des extrémistes laïcs et dogmatiques ont décidé de se rassembler pour soi-disant «défendre la laïcité et les valeurs de la civilisation». Le nazisme, le fascisme et le colonialisme ont laissé des traces, que certains nostalgiques veulent actualiser. Profitant de la crise économique et morale qui secoue l’Europe, la bête immonde ose distiller le venin contre les musulmans. L’amplification de la peur, l’exploitation avec cynisme des dérives des fondamentalistes jettent l’opprobre sur tous les musulmans. La propagande du choc des civilisations gagne du terrain.
Corriger nos actes et discours
Après les caricatures vulgaires sur le Prophète, le vote suisse sur l’interdiction de minarets, la multiplication des profanations de mosquées et cimetières musulmans, le débat sectaire sur l’identité, la montée des discours extrémistes et racistes dans toute l’Europe et les discriminations que subissent les musulmans des quartiers défavorisés, la vigilance s’impose. Ce ne sont plus des phénomènes isolés, mais une vague de fond populiste, politicienne et électoraliste qui contredit les valeurs monothéistes et celles des Lumières, et met en danger le vivre-ensemble et la paix. Dans le monde musulman, on doit se réformer, corriger nos actes et nos discours afin de ne pas apporter de l’eau aux moulins des nouveaux racistes.
En France, terre d’Asile et pays des droits de l’homme, Marine Le Pen, qui rêve de pogroms et de rafles, qui vise par la surenchère a devenir chef de l’extrême droite raciste, en termes électoralistes les plus abjects, polémique virulente, compare les musulmans français aux occupants allemands de la Seconde Guerre mondiale, alors que l’idéologie nazie est une des sources d’inspiration de ce parti de la haine. C’est une véritable insulte à l’histoire de France et aux milliers de musulmans morts pour la libérer. Le sentiment antimusulman s’amplifie dans un contexte de chômage, de crise morale et de manipulations tous azimuts. Le musulman est le bouc émissaire. Des comportements marginaux de musulmans prêtent le flanc et servent de prétexte aux xénophobes. Ce n’est plus le radicalisme qui est dénoncé. Les références fondatrices, le Coran et le Prophète sont attaqués.
Cependant, le peuple français n’est pas dupe. Toute la classe politique française a condamné les propos hideux et provocateurs de Marine Le Pen, et commence à comprendre que pour le cas regrettable de la prière hebdomadaire du vendredi qui déborde sur les lieux publics, la faute incombe à ceux qui refusent de faciliter aux musulmans l’aide nécessaire pour édifier leurs lieux de culte. Il faut y apporter des réponses concrètes et dignes par la construction de mosquées. C’est le rôle d’un Etat républicain de régler ces problèmes et non de laisser se développer la stigmatisation de populations défavorisées et marginalisées. Et 24 organisations ont demandé aux autorités d’interdire le projet de rassemblement d’extrémistes. Le programme de la réunion, la liste des organisateurs et les personnages annoncés démontrent que cette initiative vise à favoriser l’expression de thèses xénophobes, racistes, islamophobes et fascisantes. La Mairie de Paris condamne cette rencontre et demande à la Préfecture de police «de bien vouloir prendre toutes les mesures nécessaires» afin que la réunion «ne puisse avoir lieu» car elle «ne peut qu’engendrer haine, xénophobie et trouble à l’ordre public».
Il est nécessaire que les humanistes et les chrétiens français et européens fassent barrage à la montée de la xénophobie. Il y a des amalgames, des crispations et des interrogations de la part de chrétiens à cause de la violence inadmissible que subissent les chrétiens au Moyen-Orient. Il est impérieux de rafraichir les mémoires et de rappeler que l’Islam n’a rien à voir avec ces dérives.
Certes, l’instrumentalisation des Ecritures saintes est un problème qui pose des questions graves aux musulmans et aux chrétiens. Quiconque pourra toujours manipuler les textes saints pour justifier l’inadmissible, mais l’extrémisme est l’antireligion. A qui profite le crime? A ceux qui cherchent à faire diversion aux problèmes politiques du monde. Ce n’est en aucun cas une question théologique. Les versets du Coran qui appellent à la légitime défense correspondent à des circonstances bien précises qui ont peu à voir avec la situation actuelle. Tout comme était infondée l’interprétation de la Bible que des chrétiens pratiquaient durant l’Inquisition, les guerres de religion, de colonisation. C’était aussi de l’usurpation et du fondamentalisme de type blasphématoire.
Aucune opposition entre les religions et civilisations
Sur le plan historique, l’Islam et la chrétienté, par le passé, se sont parfois affrontés, mais les peuples ont surtout partagé, coexisté et fécondé une lumineuse civilisation autour de la Méditerranée. L’Islam a su mettre en pratique une convivialité réelle pendant des siècles entre juifs, chrétiens et musulmans. L’Islam a plutôt respecté et protégé les chrétiens et les juifs, alors que la violence des croisés et du système colonial a été sans borne. Les chroniqueurs occidentaux décrivent la sauvagerie des croisés et leur mépris de l’adversaire. En revanche, tous les historiens reconnaissent la noblesse de Saladin lorsqu’il chassa l’occupant en épargnant les populations chrétiennes.
Des chrétiens considèrent qu’après le VIIIe siècle l’Islam a remplacé la chrétienté en rive Sud de la Méditerranée, mais cela s’est fait plus par le dialogue et la conduite droite que par la contrainte. La colonisation, dont les effets pervers n’ont pas encore disparu, de son côté, a tout fait pour tenter de christianiser les musulmans mais a échoué. Les régimes d’apartheid sont tous des produits de mouvements politiques occidentaux et sionistes, qui contrastent avec la cohabitation interculturelle et interethnique dans le monde musulman où, juifs, musulmans et chrétiens ont bien cohabité jusqu’au début du XXe siècle. Il n’y a aucune opposition de principe entre les religions et civilisations.
Le décret conciliaire sur les religions non chrétiennes adopté en 1965 par le Vatican est clair, il contient un appel sage aux fidèles des deux religions à dépasser les controverses du passé et à s’estimer: «Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.»
Prendre prétexte de la violence aveugle commise par d’inauthentiques musulmans, comme les récents attentats ignobles contre des chrétiens à Baghdad, pour stigmatiser l’Islam, procède d’un reflexe irrationnel, qu’il faut dénoncer. Les musulmans sont plus menacés par les extrémistes que les chrétiens, un million d’Irakiens sont morts depuis 2003. S’il est vrai que des chrétiens, dans des pays musulmans, sont parfois soumis à des épreuves, la cause est à chercher d’une part dans l’ignorance, d’autre part dans la politique internationale actuelle inique et non pas dans une lecture littéraliste du Coran.
Le droit à la différence
Reconnaître en Europe le droit à la différence, ne peut porter atteinte à l’identité ou à des principes culturels. Les citoyens européens de confession musulmane dans le respect des lois ont le droit démocratique d’exprimer pacifiquement, publiquement et en commun leur foi. L’Islam est séculier, porteur d’un sens élevé de l’humain et les musulmans européens sont une richesse humaine et respectent les lois et valeurs de leur société. Une infime minorité d’intégristes, ignorante, ne peut changer la réalité.
Pour l’Europe, terre des droits de l’homme, ce serait se renier que remettre en cause le droit à la liberté religieuse. Même si tous les Européens ne confondent pas Islam et fanatisme, on constate un emballement inquiétant. Des responsables politiques, notamment de pays qui ne sont pas quittes avec leur passé et qui devraient être prudents, opposent abruptement les valeurs des Lumières ou les valeurs chrétiennes à celles de l’Islam.
Vouloir interdire aux musulmans de vivre leur foi, librement et paisiblement, conduirait au totalitarisme. La rencontre d’autrui, lorsqu’elle est respectueuse de l’altérité, est facteur de civilisation On sort de l’humanisme et du christianisme si on laisse faire la xénophobie. Le sentiment antimusulman est une forme de continuité de l’antisémitisme. En ces temps de crise et de repli, il annonce des lendemains sombres. L’antisémitisme occidental a conduit à l’innommable. Le remplacer par l’islamophobie est plus que dangereux.
A tous les chrétiens d’Occident et de partout, attachés au Message de Jésus, il est important de rappeler le commandement: «Tu aimeras ton prochain comme toi- même», qui est aussi nôtre, et le mot d’ordre du Concile Vatican II: «Le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, Miséricordieux, futur Juge des hommes au dernier jour.» Aux humanistes, de partout, il est urgent de rappeler la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aux musulmans d’Orient et de partout, on doit de même leur rappeler ces valeurs, le principe coranique-clé et immuable, «Nulle contrainte en religion» et le mot prophétique: «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse.»
L’heure est à la solidarité non sélective. Ensemble, confrontés aux mêmes défis, tous les hommes et femmes de bonne volonté doivent dire non au retour de la xénophobie. Le devenir est commun, ou ne sera pas. (l’Expression-18.12.2010.)
intellectuels@yahoo.fr
Mustapha CHÉRIF
Catégories : actualité, culture, international, société
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