Mark Zuckerberg élu «homme de l’année» par le Time
17122010*alors que Sur le net, Julian Assange arrivait ainsi en tête des votes des lecteurs, devant le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan
Mark Zuckerberg. Le titre «d’homme de l’année» récompense la personne qui a eu la plus forte influence – bonne ou mauvaise – sur les événements de ces douze derniers mois.
Le magazine américain a préféré le fondateur de Facebook au patron de WikiLeaks Julian Assange, au Tea Party ou encore aux mineurs chiliens. «Facebook a mis en contact un demi-milliard de personnes et est devenu le troisième plus grand pays au monde», pointe le Time.
Mark Zuckerberg est décrit par le Time comme «un chef d’Etat en T-shirt».
Succéder à Barack Obama et à Vladimir Poutine. C’est l’énième exploit qu’a accompli Mark Zuckerberg. Le jeune fondateur de Facebook a été désigné «homme de l’année », mercredi, par le magazine américain Time. «Facebook a mis en contact un demi-milliard de personnes et tisse leurs relations, Facebook est devenu le troisième plus grand pays au monde, il représente près d’un dixième de la planète», explique le rédacteur en chef de l’hebdomadaire Richard Stengel dans son éditorial.
«Il y a une érosion de notre confiance dans l’autorité. Cette décentralisation du pouvoir s’accompagne peut-être d’une plus grande foi dans notre prochain. Notre vision de la vie privée s’agrandit. Ce qui autrefois relevait de l’intime est désormais partagé avec des millions de personnes en un clic de souri», observe Richard Stengel. «Mark Zuckerberg, chef d’Etat en T-shirt, est au centre de ces révolutions. Né en 1984, l’année de lancement du premier Macintosh, il est un produit et l’architecte de sa génération». Sur son profil Facebook, le jeune homme s’est dit «très honoré par le choix de Time». «C’est la reconnaissance du travail de nos équipes qui façonnent un produit que des millions de personnes veulent utiliser pour créer un monde plus connecté. Je suis heureux de faire partie d’un tel projet», écrit le millionnaire de 26 ans.
Les lecteurs plébiscitaient Julian Assange
Time, qui avait choisi en 2009 le patron de la banque centrale américaine Ben Bernanke, a également élu les «dauphins» de Mark Zuckerberg. Le mouvement conservateur des Tea Party star des élections de mi-mandat, arrive en deuxième position du classement des personnalités de l’année. Suivent le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, le président afghan Hamid Karzaï et les 33 mineurs chiliens. Pour choisir «l’homme de l’année», Time a proposé à ses lecteurs une liste d’une quarantaine de finalistes dont Barack Obama, Kim Jong-un le fils et successeur du dictateur coréen Kim Jong-il, Lady Gaga, l’actrice Sandra Bullock, le prince William et sa fiancée Kate Middleton… Mais le magazine s’est ultimement réservé le dernier mot. La décision finale a été prise par les responsables de la rédaction et les correspondants du magazine, après consultation avec d’anciens vainqueurs et de personnalités.
Julian Assange.
Sur le net, Julian Assange arrivait ainsi en tête des votes des lecteurs, devant le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et Lady Gaga. En revanche sur Facebook, c’est la chanteuse qui s’est imposée sur la première marche du podium recueillant 65,508 likes contre 46,687 pour Julian Assange. Soucieux d’apaiser les partisans d’Assange, qui verraient dans la nomination de Mark Zuckerberg un putsch anti-WikiLeaks, le rédacteur en chef du Time Richard Stengel a dressé un long parallèle entre l’Australien, actuellement emprisonné en Angleterre, et le fondateur de Facebook. «Zuckerberg, les Tea Party et Assange ne vénèrent pas l’autorité traditionnelle. Quelque part Assange et Zuckerberg sont les deux faces d’une même médaille. Ils ont un même désir de transparence et d’ouverture», écrit le journaliste. «Alors qu’Assange attaque les gouvernements et les institutions dans l’optique de les mettre en position de faiblesse, Zuckerberg permet aux gens de volontairement partager des informations afin de les rendre plus forts».
Une fortune de 6,9 milliards de dollars
A 26 ans, le fondateur de Facebook est le plus jeune «homme de l’année» depuis l’aviateur Charles Lindbergh, premier récipiendaire du titre en 1927 après sa traversée de l’Atlantique. Mark Zuckerberg, que Richard Stengel trouve «affable», aux antipodes du personnage décrit dans le film de David Fincher, est plus jeune de deux semaines qu’Elizabeth II. La reine d’Angleterre avait aussi 26 ans quand Time l’avait élue «femme de l’année» en 1952.
Dans The Social network, Zuckerberg est incarné par l’acteur Jesse Eisenberg.
2010 aura été faste pour Mark Zuckerberg.Facebook, dont il détient 25% des actions, s’approche des 600 millions de membres. Cet automne, l’ancien étudiant de Harvard a fait une entrée remarquée sur la scène philanthropique. Il a promis 100 millions de dollars à des écoles publiques de Newark, dans l’Etat du New Jersey. Il s’est aussi engagé début décembre, avec 56 autres milliardaires, à donner de son vivant la moitié de sa fortune de 6,9 milliards de dollars à des œuvres caritatives. Le fondateur de Facebook est aussi (malgré lui) la personnalité culturelle incontournable du moment avec le succès du film de David Fincher The social network, qui retrace la naissance du réseau social. Le drame a reçu de nombreuses récompenses et est, avec 6 nominations, un des favoris des Golden Globes. (Le Figaro-15.12.2010.)
*l’arroseur arrosé…Le fondateur de Facebook a convaincu un demi-milliard de personnes d’étaler leur vie privée sur Internet. Aujourd’hui, il n’apprécie guère d’être le «héros» malgré lui du film de David Fincher The Social Network. Dans son nouveau film, The Social Network, David Fincher raconte la création, en 2004, de Facebook par Mark Zuckerberg et trois copains dans un dortoir de la prestigieuse université de Harvard. Le film retrace l’ascension fulgurante de l’étudiant de harvard..
***Entre Assange et Zuckerberg, Time choisit le moins dérangeant
On attendait Julian Assange, le porte-parole emprisonné de WikiLeaks, et c’est le visage de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, qui s’affiche à la une du magazine américain Time pour sa rituelle « personnalité de l’année ». Un choix « soft » plutôt qu’un choix « hard », pour un magazine qui a pu se montrer plus audacieux par le passé
.Chaque année, il y a le choix des internautes, et il y a la décision finale de Time. Le choix des internautes se déroule à l’échelle mondiale, et a réuni cette année 1,2 million de votes, sans doute un record pour ce type de vote informel sans enjeu autre que le prestige du vainqueur et le plaisir de participer. Cette absence d’enjeu réel se double du mélange des genres : Lady Gaga ou Julian Assange ? Le premier ministre turc ou les mineurs chiliens ? Mais à cette échelle, il faut quand même réunir du monde pour influencer le vote, et la victoire de Julian Assange, avec près de 400 000 voix -une large avance sur le deuxième, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan-, montre l’impact et la capacité de mobilisation en ligne du fondateur de WikiLeaks.
A l’arrivée, pourtant, ce n’est pas Julian Assange qui va se retrouver en couverture de Time, mais Mark Zuckerberg. Cette volte-face du comité éditorial de Time par rapport au choix du public est pleine d’enseignements, car voilà deux hommes qui ont utilisé Internet pour changer le monde, mais dans des registres radicalement différents. Et entre les deux, Time a choisi le moins dérangeant.
Zuckerberg a certes créé un réseau social au succès phénoménal, avec plus d’un demi-milliard de membres dans le monde entier. Il est le plus jeune milliardaire au monde, et a un impact considérable sur la manière dont les gens communiquent, échangent leurs informations et, comme on l’a vu dans « The Social Network », draguent…
Assange, avec WikiLeaks, a changé la règle du jeu du secret d’Etat, en mettant sur le « marché » des centaines de milliers de documents confidentiels militaires ou diplomatiques américains. Cet Australien poursuivi par la justice en Grande-Bretagne pour des plaintes suédoises liées à sa vie privée et pas à son action militante, est devenu l’homme à abattre pour les Etats, le héros des partisans de la transparence absolue.
Entre Zuckerberg et Assange, entre deux héros de la Toile, Time a choisi le moins subversif. Sans doute est-il plus difficile de choisir d’afficher en couverture un homme qui est sous le coup de deux accusations d’abus sexuels, même si le personnage controversé d’Assange va bien au-delà de ce fait divers suédois.
Choix heureux et malheureux du passé
Par le passé, le choix de la personnalité de l’année n’a pas toujours été heureux. Time a « élu » Pierre Laval en 1931 (le seul Français avec de Gaulle en 1958), Hitler en 1938, Staline en 1942 (c’était assurément justifié cette année-là, moins avec le recul historique…), ou encore « le soldat américain » en 2003, l’année de l’invasion de l’Irak.
Mais Time a également eu la main plus heureuse lorsqu’il s’est éloigné des personnalités politiques, comme avec sa célèbre « une » de 2006 « You », qui célébrait l’avènement du citoyen sur Internet, sans doute l’une des plus justes (c’était quelques mois avant le lancement de Rue89…), ou encore en 2002 avec le « whistleblower », le « lanceur d’alerte » qui dénonce les abus.
Julian Assange a poussé la logique des « whistleblowers » à l’extrême, mais Time était semble-t-il plus à l’aise avec un lanceur d’alerte anonyme qu’avec un insaisissable Australien actuellement en prison. (Rue89-15.12.2010.)
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**Cinéma
« Un balcon sur la mer », vertige oranais de Jean Dujardin
…Il reconnaît Cathy, sa voisine d’Oran dont il était fou amoureux à 12 ans. Son passé algérien revient alors, le bouleverse et le laisse déboussolé, comme pris de vertige…
C’est un homme comme aime les filmer Nicole Garcia. Fragile, perdu, dévasté. « Un balcon sur la mer » s’ouvre sur la vie sans histoires de Marc Palestro, joué par Jean Dujardin. Agent immobilier dans le Sud de la France, il se laisse vivre entre sa famille et sa mère, jusqu’à l’apparition d’une femme magnifique, inatteignable. Il reconnaît Cathy, sa voisine d’Oran dont il était fou amoureux à 12 ans. Son passé algérien revient alors, le bouleverse et le laisse déboussolé, comme pris de vertige.Dans ce thriller sentimental, il y a la lumière de Nice, mais surtout celle d’Oran, absente et fantasmée. Nicole Garcia retrouve là ses racines et évoque le deuil impossible de ceux qui y ont laissé leurs souvenirs.Au casting de ce drame niçois, Marie-Josée Croze, mal décolorée, dans le rôle de la femme mystérieuse dont l’identité n’est connue que d’elle seule ; Sandrine Kiberlain dans celui de l’épouse adorée puis délaissée ; le formidable Michel Aumont ; Claudia Cardinale en pied-noire plantureuse…
Peut-être vous laisserez-vous prendre de vertige depuis ce balcon sur la mer. Racontez-nous dans les commentaires. (Voir la bande-annonce)
vidéo
http://www.youtube.com/watch?v=yIjjqZvNGH8&feature=player_embedded
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* Et si on s’adaptait à la vraie vie des parents ?
Faire garder son enfant après l’école quand on a un budget limité et des horaires décalés est un vrai casse-tête. Môm’artre, un système de garde solidaire, tente de le résoudre.
L’idée
16h30, sortie des cours et début de la galère pour les parents. Comment faire garder son enfant jusqu’au retour du travail ?
- Les plus chanceux choisissent l’étude jusqu’à 18 heures.
- D’autres font appel à une baby-sitter, une solution confortable mais onéreuse.
Des options qui restent très compliquées pour certains, en premier lieu les parents, souvent des mères, qui élèvent seuls leurs enfants. C’est le cas pour 27 % des familles à Paris.
Car à des difficultés financières (près de 40 % des foyers monoparentaux de la capitale sont pauvres) s’ajoute souvent le fait de devoir jongler avec des horaires tardifs ou décalés.
Il était donc urgent de mettre en place un système de garde innovant pouvant répondre à ces nouvelles contraintes familiales.
Ainsi est né Môm’artre, une association créée en 2001 par Chantal Mainguené, alors maman célibataire.
Comment la mettre en pratique ?
La première antenne de l’association a vu le jour en 2001, dans le XVIIIe arrondissement. Chaque soir, dès 16h30, les salariés, tous artistes de formation, récupèrent les enfants, âgés de 6 à 11 ans, à la sortie de quatre écoles du quartier.
Viennent ensuite le goûter et les devoirs avant de passer aux choses sérieuses : les ateliers artistiques. En effet, pour Chantal Mainguené, véritable passionnée, l’art est au coeur de la démarche.
Du lundi au vendredi, les enfants apprennent donc la sculpture ou s’adonnent à la peinture. Et ce jusque 20 heures.
« Cette ouverture tardive est une réelle demande des familles parisiennes que la ville ne peut pas se permettre financièrement, car cela voudrait dire embaucher du personnel en plus ou facturer des heures supplémentaires », souligne Violaine Trajan, adjointe à la Petite enfance de la mairie du XVIIIe arrondissement.
« Môm’artre répond donc à une vraie problématique sociale tout en démocratisant l’accès à la culture. »
Car l’association présente une autre particularité : sa tarification solidaire. Les femmes célibataires et précaires sont le cœur de cible du projet. Les tarifs sont donc dégressifs selon les revenus, allant de 10 centimes à 8 euros de l’heure. Chantal Mainguené explique :
« Pour inscrire son enfant, chaque foyer dépose un dossier avec le montant de ses revenus, la composition de la famille… Nous essayons de prioriser les plus en difficulté tout en maintenant un équilibre dans le budget. »
Et cela fonctionne : sur les 235 familles adhérentes à l’association, près d’un tiers sont des foyers monoparentaux. Parmi eux, la moitié gagne moins que le Smic. L’association s’appuie sur des subventions publiques et privées pour compléter son budget.
Dix ans après son ouverture, Môm’artre accueille près de 250 enfants à Paris et comptera trois antennes dans la capitale à la rentrée 2011. Un réseau s’est constitué pour faciliter l’essaimage du modèle. Chantal Mainguené :
« Nous avons rédigé des process à disposition des porteurs de projet Môm’artre. Et nous les accompagnons à chaque rendez-vous important, entre autres pour convaincre les institutions. »
Quatre personnes travaillent actuellement sur de nouveaux centres, notamment à Arles et à Nantes.
Ce qu’il reste à faire
A côté de Môm’artre, d’autres initiatives ont vu le jour pour répondre aux besoins des parents de jeunes enfants.
En Bretagne par exemple, le réseau Optimômes teste de nouveaux systèmes, avec notamment la crèche solidaire, Les Minuscules, à Vannes, qui fonctionne sur le même principe des tarifs différenciés et des horaires tardifs. Cependant, ces projets restent rares.
« Les entrepreneurs sociaux ne s’intéressent pas au domaine de la petite enfance », explique Sarah Mariotte du réseau Ashoka, qui a récompensé Môm’artre en 2010.
« Pour beaucoup, la garde d’enfants reste de l’ordre du service public et il est assez difficile de proposer des innovations. »
Le développement de Môm’artre est ainsi confronté à deux difficultés de taille :
- le manque de financements, publics notamment,
- l’absence de locaux.
« Evidemment nous aimerions soutenir davantage Môm’artre mais, dans le XVIIIe, les financements vont d’abord au logement. C’est la priorité absolue et l’enfance passe après », constate Violaine Trajan.
Quant au foncier, il devient une denrée rare dans les grandes villes. D’autant plus s’il doit répondre aux normes de l’accueil des enfants, c’est-à-dire au moins 150 m2, en rez de chaussée. Chantal Mainguené conclut
« Il y a peut-être un partenariat à envisager avec les bailleurs sociaux. Mais cela reste une piste à explorer. » (Rue89-15.12.2010.)
Photo : une femme pousse une poussette dans le couloir d’une crèche de Vincennes, près de Paris le 16 mai 2008
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Catégories : actualité, culture, international, société
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