La grande mosquée de Cordoue, en Andalousie
11122010*Guerre des mots autour d’un joyau universel
L’admirable mosquée de Cordoue, en Andalousie, que visitent des millions de touristes chaque année, est au cœur d’une triste polémique sur son appellation. Explication du New York Times.
La construction de la grande mosquée de Cordoue, en Andalousie, a été lancée par les califes musulmans au VIIIe siècle. Sa forêt de colonnes et ses arches rayées de rouge et blanc devaient induire un puissant sentiment d’infini. Après la prise de Cordoue par les chrétiens, au XIIIe siècle, la mosquée fut transformée en cathédrale.Sur les panneaux de cette ville blanche de 300 000 habitants, ce monument, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est appelé « mosquée-cathédrale ». Or cette terminologie est aujourd’hui remise en question. Le mois dernier, l’évêque de Cordoue a appelé la ville à renoncer au terme de mosquée afin de ne pas « semer la confusion » chez les visiteurs. La polémique concernant l’appellation du monument constitue le dernier chapitre d’une riche histoire emblématique des relations entre chrétiens et musulmans en Europe et une querelle sur l’héritage d’Al-Andalus. A savoir cette partie de l’Espagne où musulmans, chrétiens et juifs cohabitaient sous l’égide des califes musulmans [711-1492].
L’affaire a commencé à la mi-octobre avec un article de Mgr Demetrio Fernández, évêque de Cordoue, dans le quotidien espagnol de centre droit ABC.« Il n’y a aucun problème à dire que ce temple de Dieu a été construit par les califes musulmans, écrivait l’évêque. Mais il est inapproprié de l’appeler mosquée aujourd’hui, parce que cela fait des siècles que ce n’est plus le cas. Le terme de mosquée sème la confusion chez les visiteurs. »"De même, il serait incorrect d’appeler basilique Saint-Jean l’actuelle mosquée de Damas ou d’envisager qu’elle puisse être un lieu de culte à la fois musulman et chrétien », ajoutait-il, en faisant référence à la mosquée des Omeyyades, édifée au VIIIe siècle sur une église du IVe siècle et qui contiendrait les restes de saint Jean-Baptiste.Le monument de Cordoue – l’une des merveilles architecturales du monde – a attiré 1,1 million de visiteurs en 2009, pour la plupart des touristes. Cependant certains musulmans ont tenté d’y prier, au grand émoi des autorités.
« Chaque fois qu’un fondamentaliste musulman appelle à la reconquête d’Al-Andalus, l’ancien royaume musulman, sur Al-Jazira ou d’autres chaînes, il y a des gens qui demandent à utiliser la cathédrale pour le culte islamique », déclare le révérend Manuel Montilla Caballero, qui supervise les visites nocturnes du monument organisées par le diocèse.L’héritage d’Al-Andalus est aujourd’hui extrêmement disputé. Si Oussama Ben Laden et d’autres radicaux appellent régulièrement à la reconquête islamique de l’Espagne et implicitement de l’Europe, d’autres considèrent l’époque d’Al-Andalus comme une ère presque utopique de coexistence pacifique entre chrétiens, musulmans et juifs.
« Le monument de Cordoue est une leçon d’universalisme, il nous montre comment les cultures et les religions peuvent se rencontrer et coexister », déclare Isabel Romero, de la Junte islamique d’Espagne. [organisation religieuse qui lutte notamment contre l’islamophobie]. La Junte islamique prône l’instauration d’un espace dédié au culte musulman dans la cathédrale – au grand dam du diocèse. « Ce serait un geste exemplaire », poursuit Mme Romero.Mme Romero est une catholique convertie à l’islam – comme 300 000 des 2,2 millions de musulmans du pays –, un retournement qui souligne bien les paradoxes historiques observables dans l’Espagne d’aujourd’hui. Début novembre, un juge d’instruction de Cordoue a mis en examen huit musulmans autrichiens pour trouble à l’ordre public : les intéressés avaient pénétré dans le monument par petits groupes pendant la semaine sainte, avaient prié bruyamment, puis s’étaient heurtés aux agents de sécurité et aux policiers qui tentaient de les faire cesser.
L’Association des musulmans de Cordoue, qui représente certains des 2 500 musulmans de la ville, déclare de son côté n’avoir aucune intention de demander un droit de prier dans la mosquée-cathédrale. “Demander à partager ce lieu de culte, c’est mettre de l’huile sur le feu et créer des tensions », confie son secrétaire, Kamel Mekhelef, qui s’oppose en revanche à ce que le mot “mosquée“ disparaisse des panneaux indicateurs comme le souhaite l’évêque.
Les autorités locales n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit. Pour Andrés Ocaña, le maire de la ville, « la déclaration de l’évêque crée une polémique superflue et inutile. Elle n’a aucun soutien dans la population. »
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* vidéo: los ijos de al Andalus: http://www.youtube.com/watch?v=RfgYd4GkMrU&feature=player_embedded
**La ville de Cordoue possède également une riche histoire juive. Le philosophe, médecin et théologien juif Maimonide y est né au XIIe siècle dans une modeste maison blanche de la Judería, le quartier où vivait la population juive avant d’être expulsée de la péninsule Ibérique par les rois catholiques Ferdinand et Isabelle, en 1492. Au cours du siècle suivant, les autorités catholiques s’emploient à détruire les lieux de culte musulmans et juifs, mais l’empereur Charles Quint est tellement captivé par la beauté de la mosquée de Cordoue qu’il ordonne sa préservation.
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**Les immigrés sont une excellente affaire pour l’Etat français : ils rapportent une grosse douzaine de milliards d’euros par an et paient nos retraites.
*France: Les très bons comptes de l’immigration
Les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie française : ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros, mais ils reversent 60,3 milliards. Autant dire un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques, qui ne représente pourtant que la part monétaire de transferts bien plus importants. Dans ce pays de 64,7 millions d’habitants, 6,5 millions de Français comptent au moins un immigré dans leur famille. Les chiffres de l’immigration légale sont très fluctuants. En France, on recense environ 5,3 millions de résidents étrangers avec leurs familles.
Une équipe de chercheurs de l’université de Lille, sous la direction du Pr Xavier Chojnicki, a réalisé pour le compte du ministère des Affaires sociales une étude sur les coûts de l’immigration pour l’économie nationale. Travaillant sur des chiffres officiels, les chercheurs ont décortiqué tous les grands postes de transfert des immigrés. Il en ressort un solde très positif. Les chercheurs ont remis leur rapport en 2009, au terme de trois ans d’études. Les 47,9 milliards d’euros que coûte l’immigration au budget de l’Etat (2009) sont ventilés comme suit : retraites, 16,3 milliards d’euros ; aides au logement, 2,5 milliards ; RMI, 1,7 milliard ; allocations chômage, 5 milliards ; allocations familiales, 6,7 milliards ; prestations de santé, 11,5 milliards ; éducation, environ 4,2 milliards. De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’Etat, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu, 3,4 milliards d’euros ; impôt sur le patrimoine, 3,3 milliards ; impôts et taxes à la consommation, 18,4 milliards ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards ; contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2 milliards ; cotisations sociales, environ 26,4 milliards d’euros.
A ce solde positif de quelque 12,4 milliards d’euros il faut ajouter d’autres revenus pas toujours monétaires, mais d’une grande importance sociale et économique : les immigrés occupent l’immense majorité des emplois dont les Français ne veulent pas, et 90 % des autoroutes ont été et sont construites et entretenues avec de la main-d’œuvre étrangère. Sans immigrés, les prix à la consommation (produits agricoles et autres) seraient bien plus élevés, la main-d’œuvre étrangère étant bien moins payée.
La comptabilité réalisée par les chercheurs de l’université de Lille fait ressortir aussi de profonds changements sociaux. Majoritairement jeunes, les immigrés sont de grands consommateurs : comme nous venons de le voir, ils versent environ 18,4 milliards d’euros à l’Etat sur leurs dépenses personnelles, notamment en TVA. Les immigrés ont modifié en profondeur le sport et les arts populaires français : la grande majorité des footballeurs de haut niveau sont issus de l’immigration, et les artistes d’origine immigrée, noirs et maghrébins, peuplent le Top 50 de la chanson populaire.Parallèlement, de nombreux métiers, en particulier dans les services, ne fonctionnent en France que grâce à l’immigration. Plus de la moitié des médecins hospitaliers dans les banlieues sont étrangers ou d’origine étrangère. Pas moins de 42 % des travailleurs des entreprises de nettoyage sont des immigrés. Plus de 60 % des ateliers de mécanique automobile de Paris et de la région parisienne appartiennent à des mécaniciens et petits entrepreneurs d’origine étrangère.Dans un domaine aussi crucial que l’avenir du système des retraites, les immigrés jouent un rôle des plus favorables. Le très officiel Comité d’orientation des retraites est parvenu à cette conclusion : “L’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites.”Xavier Chojnicki commente ces résultats en ces termes : “Il s’agit d’un processus historique lié à la structure de la population immigrée, majoritairement jeune. Comme ils sont peu qualifiés, les immigrés sont très souvent au chômage. Mais ils dépensent aussi beaucoup et sont très entreprenants. Les pensions que nous versons aux retraités sont plus que compensées par la consommation et les cotisations sociales que paient les plus jeunes, parmi lesquels on trouve des gens très dynamiques.” (Le Courrier international-02.12.2010.) **RAPPORT Statstiques INED
**l’immigration a baissé en France **
Selon l’Institut national d’études démographiques (INED), l’immigration a baissé en France depuis les années 1970. Les flux migratoires vers la France ont été importants dans les années 1950 et 1960. L’Hexagone compte une proportion d’étrangers (11 %) comparable à ses voisins : 13 %
En Allemagne, 10 % au Royaume-Uni. Parmi les pays européens, l’Espagne est un cas particulier puisque l’immigration y est récente, remontant aux années 1990. Entre 2002 et 2007,
quelque 600 000 migrants sont arrivés chaque année en Espagne, pays qui était lui-même, avant cela, un pays d’émigration. Les Etats-Unis, avec 42,8 millions d’immigrés, soit 13 % de la population, sont le premier pays d’accueil des étrangers à l’échelon mondial.
**26 % des immigrés affirment être souvent discriminés en France
C’est ce que révèle l’étude « Enquête sur la diversité des populations en France », rendue publique jeudi, qui précise que 26 % des immigrés se sont déclarés le plus souvent discriminés.
Les immigrés et leurs enfants sont ainsi presque 2,5 fois plus nombreux à se déclarer discriminés (10 %) que le reste de la population.
Les immigrés d’origine maghrébine et leurs descendants sont les personnes qui s’estiment le plus souvent discriminées: 30 % des immigrés en provenance d’Algérie, 39 % de leurs descendants immédiats.
La même enquête indique par ailleurs que près de la moitié des personnes originaires d’Afrique noire et leurs enfants déclarent connaître le plus de discriminations (respectivement 47 et 49 %).
Les ultramarins se sentent également souvent discriminés : 31 % des natifs d’un département d’Outre-mer estiment l’avoir été, 40 % parmi leurs fils ou filles.
Le fait d’être au chômage, d’avoir suivi des études supérieures ou d’être musulman augmente les déclarations de discriminations, selon cette étude.
La discrimination au logement est par ailleurs particulièrement ressentie par les immigrés d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Ainsi l’accès au logement est toujours plus difficile pour les immigrés et leurs descendants notamment en raison des discriminations dont ils font l’objet. L’indicateur de discrimination mobilisé dans l’enquête correspond à des « refus sans raison valable d’un logement » durant les cinq dernières années.
L’enquête révèle aussi que 13% des immigrés et 9% de leurs descendants ont le sentiment d’avoir connu une discrimination au logement et parmi eux, 70% des immigrés et 53% de leurs descendants invoquent la couleur de peau ou l’origine comme un des motifs de leur discrimination.
Les discriminations fondées sur l’origine réelle ou supposée et sur la couleur de peau ne recouvrent pas exactement les mêmes expériences que le racisme, même si elles prennent placent dans un contexte social plus global de stigmatisation et d’hostilité envers les minorités racialisées ou ethnicisées, souligne la même enquête.
La couleur de peau, puis l’origine et la religion, constituent les principales sources de stigmatisation qui exposent au racisme dans la société française.
16% des personnes de la population majoritaire déclarent avoir vécu une situation raciste et près de 40% parmi elles déclarent la couleur de peau comme motif probable de l’expérience raciste vécue. (El Watan-10.12.2010.)
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Catégories : actualité, culture, société
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