La « semaine de la gentillesse »

6 11 2010

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** Du 6 au 13 novembre 2010**

**Né au Japon dans les années 1960 pour faire face à la montée de la violence à l’Université, le « World Kindness movement » est aujourd’hui un réseau de 19 pays comprenant plusieurs millions de membres (vous pouvez consulter tous les projets réalisés sur www.actsofkindness.org).D’autres pays (La France notemment) ne pouvaient rester en dehors de ce mouvement international ! La « Semaine de la gentillesse » répond à des problématiques vécues par les élèves. Imagine ton futur invitent les établissements et enseignants à y participer.  La « semaine de la gentillesse » dans culture 13-novembre-journee-de-la-gentillesse_imagePanoramique500_220 Le but : Contre l’indifférence et l’agressivité, affirmer que la gentillesse peut être une intelligence, une force, en tout cas une nécessité.
Jugée naïve ou moraliste par certains, elle recouvre pourtant des vertus essentielles : altruisme, bienveillance, générosité, civilité, attention à la différence, respect…
Comment y sensibiliser les élèves ? Comment pourraient-ils se l’approprier ? Quel nouvel état d’esprit se met alors en place dans le groupe ? Est-ce une piste pour mieux vivre ensemble dans les écoles ?
Pourquoi avons-nous besoin de vous ?
Pour montrer, à travers vos initiatives, que la gentillesse peut s’incarner en un projet pédagogique et mobiliser les élèves. Avec la collaboration d’une dizaine de chefs d’établissements et d’enseignants, nous avons élaboré quelques axes qui vous donnent des bases de projets :
- En éducation civique : débat sur la place de la gentillesse dans le vivre ensemble. Peut-on vivre sans gentillesse ? Est-elle utile au quotidien ?
- En rédaction : quels sont les mots amis / ennemis de la gentillesse ? Rédaction, en 4e, d’un portrait mélioratif.
- En histoire : étude de la gentillesse à travers les époques, les cultures, des personnalités historiques (Gandhi, L’Abbé Pierre…).
- En EPS : tournoi mixte et interclasses de sports collectifs. L’autre est-il un adversaire ou un professeur d’excellence ?
- En groupe : « Distribution de bonne humeur » ; organisation de jeux de rôle ; programme de tutorat entre élèves… actions caritatives ou civiques…
Projet mené par tout l’établissement dans le cadre de la vie scolaire, par une partie de l’équipe pédagogique, une classe ou un professeur dans le cadre de sa matière, juste pour la Semaine ou pour plus longtemps, vous avez bien sûr la liberté totale du choix de votre projet.
Quelle visibilité aura votre initiative ?
- Une page dédiée sur le site imaginetonfutur.com pour déposer vos initiatives, les retours des élèves, et les porter ainsi auprès des pouvoirs publics et du plus grand nombre.
- Une annonce des projets lancés dans le cahier spécial « gentillesse » des numéros de Novembre de Psychologies magazine (sortie le 29 octobre) et d’Imagine ton futur (sortie le 15 novembre).
- À la fin de l’année scolaire 2011, la possibilité de réaliser un bilan et/ou reportage dans votre établissement qui rende compte de vos initiatives.
La semaine de la gentillesse 2010 soulèvera, comme l’année dernière, un immense intérêt dans les médias. Afin de pouvoir valoriser vos actions au sein de nos magazines, comme auprès des télé, radios, quotidiens nationaux et régionaux, merci de nous informer par retour de courriel, avant le 15 septembre de la mise en place et du thème de votre projet via l’adresse suivante : contacts@imaginetonfutur.com (sources)
 

*** la journée de la gentillesse ***

 

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***Le 13 novembre prochain, Psychologies magazine et le quotidien Métro lancent en France la journée de la gentillesse. Pourquoi ? Parce que l’individualisme roi et le chacun pour soi ont vécu : en ces temps de crise, nous avons besoin de liens et de solidarité pour faire face. La gentillesse est devenue une nécessité. Ce jour-là, montrons que c’est une intelligence, et même une force. Ayons le courage de défier le cynisme, de dépasser nos inhibitions et de changer nos comportements. C’est ce que nous avons envie de partager avec vous. (Psychologies magazine) **Parce que l’individualisme roi et le chacun pour soi ont vécu : en ces temps de crise, nous avons besoin de liens et de solidarité pour faire face. La gentillesse est devenue une nécessité. Ce jour-là, montrons que c’est une intelligence, et même une force. Ayons le courage de défier le cynisme, de dépasser nos inhibitions et de changer nos comportements. C’est ce que nous avons envie de partager avec vous.

Après le succès de 2009, Psychologies se mobilise, et vous mobilise pour la Journée de la gentillesse, le 13 novembre prochain. Parce que face à l’indifférence et au manque de respect, nous possédons sans le savoir l’arme la plus efficace qui soit, notre cœur. Alors agissons tous ensemble pour réaliser jusqu’au 13 novembre, un million d’actions pour la gentillesse ! Faites de cet objectif le vôtre et partagez-le avec votre réseau ! A vous de jouer. 

 

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* 1 million d’actions pour la gentillesse

**Besoin urgent de gentillesse**

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Finissons-en avec l’ère du chacun pour soi et du « tout à l’ego ». Arrêtons avec le culte de la performance en solitaire et des battants sans états d’âme. Dans un monde en crise, il est urgent de mettre un peu de douceur et de respect dans nos relations. Et pas seulement avec nos proches. Au travail, dans la rue, partout et avec tous : quand le présent est troublé et l’avenir incertain, il est indispensable de développer un esprit d’écoute, d’entraide et de solidarité.

C’est le seul moyen de lutter contre une tendance, toute naturelle dans une telle situation, à la méfiance, à la peur et au repli sur soi. Reprendre pleinement conscience de ce qui nous relie les uns aux autres afin d’y puiser sa force : cela devient une question de survie. Bref, devenons gentils ! Restée longtemps du côté des – trop – bons sentiments, jugée douteuse parce que trop douce dans un monde de brutes, cette notion de gentillesse cache, en réalité, des vertus profondes, exigeantes et enrichissantes. Pour peu qu’elle soit vécue avec authenticité, oubliez sa rime facile avec faiblesse : la gentillesse est, au contraire, le courage des temps modernes. Et la clé pour mieux vivre ensemble.  

** Gentillesse : des bienfaits scientifiquement prouvés

Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale et directeur du laboratoire interuniversitaire de psychologie de Grenoble, a recensé pour nous les dernières études sur la gentillesse. Encourageant

L’empathie commence au berceau

Quelques heures après leur naissance, les nourrissons se montrent déjà sensibles à la détresse d’autrui. Il leur suffit d’entendre les pleurs d’autres bébés pour se mettre à pleurer, et bien plus fort à l’écoute d’un enregistrement de leur propre chagrin ou d’un bruit de même intensité. Il est donc tentant de conclure, avec les chercheurs américains qui ont conduit cette étude (rapportée par Martin Hoffman dans Empathie), que l’empathie, même si elle peut être encouragée par l’éducation, est aussi – et peut-être surtout – une disposition innée.

Les macaques se serrent les coudes

Née en 1988 au Centre de primatologie du Wisconsin, aux États-Unis, Azalea, petite femelle macaque rhésus, présentait des mimiques particulières et des déficits moteurs qui ont conduit au diagnostic d’une forme de trisomie. La plupart des activités habituelles des singes – se nourrir, courir, sauter, grimper… – lui étaient difficiles, voire impossibles. Cependant, loin de la rejeter, sa famille et d’autres singes du groupe lui ont montré une attention particulière, notamment en la toilettant deux fois plus souvent que ses petits camarades. Cette observation (In Le Bon Singe, les bases naturelles de la morale de Frans de Waal (Bayard, 1997).) n’est pas une première. Les éthologues ont déjà constaté que les grands singes se montrent plus tolérants et plus attentifs aux besoins des animaux handicapés lorsqu’il y en a dans le groupe. Et si nous redevenions des grands singes ?

Aider les autres, c’est s’aider soi-même

Les enfants qui se montrent sociables, c’est-à-dire aimables et attentifs à autrui, sont non seulement plus appréciés que les autres, mais sont aussi meilleurs à l’école. Une étude ( In Prosocial Behavior de Hans-Werner Bierhoff – Psychology Press, 2002). auprès d’enfants partageant des diffi cultés scolaires comparables a montré que ceux qui se portaient volontaires pour aider les autres à faire leurs devoirs amélioraient encore plus leurs résultats. À niveau scolaire égal au départ, ceux qui se montrent aidants et sociables obtiennent de meilleures notes, deux années plus tard, que ceux qui n’ont travaillé que pour eux-mêmes. Meilleure estime de soi et image positive de l’école : ou comment aider les autres revient à s’aider soi-même…

Pardonner est bon pour le coeur

Et si le pardon était bon pour le système cardio-vasculaire ? Des volontaires ont été mis en situation d’évoquer deux réactions opposées à la suite d’une agression (Granting forgiveness or harboring grudges de C.V.O. Witvliet et al., in Psychological Science – 2001). Dans un premier temps, on leur demandait d’imaginer qu’ils se vengeaient. Pour alimenter leur ressentiment, ils devaient songer à leurs blessures, aux douleurs subies… Dans un second temps, ils étaient invités à pardonner, à se dire que l’agresseur était un être humain comme eux, avec ses difficultés… bref, à se montrer empathiques. Le verdict des électrocardiogrammes et des mesures physiologiques effectués dans les deux situations a été sans appel : les émotions négatives et le ressentiment étaient corrélés à une élévation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, alors qu’en état d’empathie, le stress physiologique des mêmes personnes s’abaissait illico. La rancune n’est pas bonne pour la santé !

La gentillesse engendre la gentillesse

Oui, les jeux vidéo pourraient influencer le comportement des enfants envers autrui. Après avoir proposé, de façon aléatoire, à des Japonais de 12 à 16 ans des jeux soit violents et antisociaux, soit neutres, soit participatifs et prosociaux, des chercheurs ont ensuite mesuré leur degré d’altruisme (Comfortably rumb : desensitizing effects of violent media on helping others de B.J. Bushman et C.A. Anderson, in Psychological Science (2009). La différence a été très nette : ceux qui avaient joué à des jeux participatifs ont fait preuve de plus de gentillesse que les autres.

Le bénévolat rend moins dépressif

Aller vers les autres en s’investissant dans des associations, c’est aussi engranger des bénéfices pour soi à long terme. Interrogées au cours de diverses études (Patients with Alzheimer’s disease have reduced activities in midlife compared with healthy control-group members de R.P. Friedland et al., in Proceeding of the National Academy of Science – 2001). « Volunteer work and well-being » de P.A. Thoits et L.N. Hewitt, in Journal of Health and Social Behaviour (2001), les personnes ayant des activités bénévoles obtiennent en effet des scores supérieurs à la moyenne en termes d’évaluation du sentiment de bonheur, de la qualité de vie et de l’estime de soi. Moins dépressives, il semblerait qu’elles soient aussi moins touchées par la maladie d’Alzheimer, que leur état de santé général soit meilleur et leur mortalité plus faible. Attention cependant, ces bénéfi ces ne s’observeraient plus au-dessus d’un certain seuil, quand l’engagement va au-delà de cent heures par an. La limite entre don de soi et oubli de soi ?

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***Oser être bon, un nouveau courage

C’est un pari. Sur nous-même, sur autrui, sur l’avenir. Dans un monde brutal où la tendresse n’est pas toujours de mise, s’ouvrir à l’autre et accepter le risque qu’il profite de nous, c’est faire preuve de bravoure.

Être gentil, c’est être bête : méchanceté et réussite sont étroitement associées, dans ce monde de compétition qui nous incite à triompher par tous les moyens, y compris les plus déloyaux. La séduction qu’exercent sur nous les chroniqueurs les plus caustiques, les héros cyniques et désabusés, et même ceux d’entre nous qui n’hésitent pas à écraser leur prochain pour arriver à leurs fi ns le rappelle quotidiennement. Sans oublier les faux gentils, qui tentent de manipuler les autres sous des dehors tout miel… Selon une idée reçue fort répandue, l’intelligence ne saurait se passer d’une dose de méchanceté. Ne soyons pas dupes : pour la psychanalyse, « méchanceté » renvoie surtout à « sentiment de frustration » et angoisse d’être perçu comme vulnérable. Dans cette optique, les méchants sont des insatisfaits, qui tentent d’échapper à leur mal-être en se vengeant sur leurs semblables. Rien de très glorieux ni d’admirable ! D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps, « bête » était plutôt associé à « méchant ». Et, dans cet univers de brutes,la gentillesse est plutôt l’intelligence de celui qui peut se permettre de voir son image mise en cause sans s’effondrer. Et qui préfère s’ouvrir à autrui que vivre centré sur ses propres intérêts. Un nouveau courage, un nouvel héroïsme du quotidien, à contre-courant du cynisme ambiant.

Un pari !

En étant gentil, je prends en effet le risque de me « faire avoir » : oser la gentillesse est un pari ! L’autre peut abuser, profiter de moi. Aucune garantie… Surtout s’il baigne dans un environnement dominé par les rapports de force, qui a ancré en lui la conviction qu’un gentil est forcément un faible – « Sinon, il ne serait pas aussi gentil, il m’écraserait avant que je l’écrase », pense-t-il. Souvenons-nous alors qu’être gentil n’exclut ni la fermeté, ni le respect de soi-même. La gentillesse ne doit pas nous conduire au sacrifice ! Cessons surtout de croire que l’autre est l’ennemi, qu’il cherche en permanence à nous nuire. L’immense majorité de nos échanges, chacun peut le constater, n’est pas sous-tendue par la cruauté ou le sadisme, mais plutôt par une sorte de neutralité qui nous préserve. Le mépris, la méfi ance et l’agressivité sont des comportements coûteux qui épuisent le psychisme. Et qu’y gagnons-nous ? Un sentiment d’isolement, de l’angoisse, du stress… Sans compter la culpabilité qui nous étreint quand nous prenons conscience du mal causé à autrui. Nous sommes des animaux sociaux. Notre bien-être dépend de la qualité des relations que nous sommes capables d’établir. Et c’est vrai aussi de notre avenir en tant qu’espèce. Mieux vivre ensemble, c’est une question de survie.

Un mouvement mondial

Vous trouverez les pays membres et la déclaration de la gentillesse sur le site www.worldkindness.org.sg, celui de Singapour, le plus complet de tous ceux qui sont associés au mouvement mondial (en anglais).

L’idée est née au Japon, dans les années 1960, après de violentes altercations entre policiers et étudiants à l’université de Tokyo. Le président de la fac, dans un esprit très peace and love, a alors suggéré que chacun fasse preuve de petites attentions au quotidien pour que, progressivement, la gentillesse inonde le campus, puis la ville et le pays. Ainsi est né le Small Kindness Movement du Japon (« Mouvement de la petite gentillesse ») ; puis, en 1997, le World Kindness Movement, « Mouvement mondial de la gentillesse », qui compte plus de trois millions de membres dans une quinzaine de pays, dont l’Australie, le Canada, l’Angleterre, l’Italie, Singapour, la Corée du Sud… Rendre le monde plus gentil, la tâche semblait rude. C’est pourquoi il a été décidé de commencer d’abord par une journée – comme on arrête de fumer. Une journée pour arrêter de fulminer. Et dire bonjour à la dame, sourire à son voisin, offrir des croissants à son prochain. Cette initiative n’a pas encore été tentée en France. À nous de la faire exister.

***Aujourd’hui, j’essaie d’être (encore plus) gentille

Notre journaliste est d’un naturel aimable, mais elle manquait d’imagination pour sa journée de « gentillitude ». Elle est donc allée prendre quelques idées sur le site associé à la Journée mondiale de la gentillesse et les a testées pour nous.

Vous êtes gentils tous les jours, personne ne dit le contraire. Mais l’idée, ce vendredi 13 novembre (et tous les 13 novembre à venir), c’est d’être encore plus sympa que d’habitude. D’essayer la « gentillitude » dans toutes les tailles et toutes les couleurs : affable, aimable, obligeant, bien urbain, mais surtout bienveillant et bienfaisant… Et de dispenser tant de douceur que cela en devienne plus contagieux que la grippe. Moquez-vous, ce n’est pas si facile, pas si naturel d’être gentil du matin au soir sans se pousser un peu. Moi qui ne manque pas d’éducation, c’est du côté de l’imagination que je pèche. Aussi, je suis allée sur un site américain (www.actsofkindness.org – en anglais). associé au Mouvement mondial de la gentillesse. J’y ai trouvé, sans mentir, des centaines de trucs à essayer dans tous les domaines de la vie, du dodo au métro et du boulot au dodo. J’en ai sélectionné quelques-uns et les ai testés pour vous.

*7 heures

Levée du pied gauche, je laisse tomber l’idée d’apporter le petit déjeuner au lit à toute la maisonnée. Ce que je pourrais gagner d’un côté (un réveil en douceur), je le perdrais de l’autre (un départ en catastrophe pour l’école), et tout le monde deviendrait moins poli. Je m’octroie donc un quart d’heure de plus au lit – charité bien ordonnée commence par soi-même. Dans la cuisine, je mets un point d’honneur à rire fort et à sourire allègrement. L’effet de mon rictus est intéressant : sourire inquiet de mon amour, gloussements ravis des enfants, miraculeusement obéissants. Le sourire, une valeur sûre. « T’es méchante ! » me lance pourtant le cadet, alors que je lui refuse un bonbon. Mes garçons, c’est avec eux que je suis le plus naturellement gentille, et c’est avec eux aussi que je redoute le plus de ne pas l’être en leur faisant subir mes exigences, mes frustrations. Je propose : « Viens, on va te choisir une autre maman », et, tandis qu’il proteste, je me réjouis qu’il n’ait pas d’autre notion de la cruauté que ces bonbons perdus (et les mauvaises blagues de sa mère).

*8 h 30

J’aurais pu arriver à l’école avec un bouquet de fleurs pour la maîtresse, mais j’étais partagée : je ne voulais pas passer pour la fayotte qui fait tout pour que son fi ls soit le chouchou. Ce qui m’empêche d’être gentille est souvent du niveau de la cour de récré. Je décide de garder les fleurs pour la fin de l’année, et d’aller simplement lui parler, dire : « Bonjour, comment ça va ? » Dans le métro, j’essaie d’offrir un livre à un inconnu. Si le ridicule me tue, je peux toujours descendre à la station suivante. À ma droite, un homme d’une cinquantaine d’années. Je prends sur moi, lui tends mon roman. « Vous le voulez ? Je viens de le terminer. » Il paraît surpris, pas sûr de comprendre. « Ce n’est pas commun », murmure-t-il. Puis il me propose son magazine, gauche à son tour. Cet instant de timidité à deux, je trouve cela délicieux. 

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***Gentillesse : lancez-vous !

Où que vous soyez ce jour-là, piochez dans notre boîte à idées et passez à l’action. Certaines vous paraîtront évidentes, voire simplistes, d’autres incongrues, mais essayez-les. Et vous verrez que laisser parler son coeur, ce n’est pas si simple, mais c’est gratifiant, et contagieux…

13 idées pour commencer

Des plus impliquantes…

1. Distribuez du café dans la rue (aux éboueurs, marchands de journaux, sans-abri…).

2. Organisez une collecte (argent, nourriture, vêtements) pour une association.

3. Apportez des fleurs, faites des compliments à la maîtresse ou au professeur de votre enfant.

4. Offrez un gros pourboire au serveur, laissez un mot de remerciement.

5. Pensez à vos voisins ou à une personne âgée esseulés, invitez-les à dîner.

6. Écrivez à un ami perdu de vue ou avec qui vous vous êtes fâché.

7. À l’hôpital, allez voir ceux qui ne reçoivent pas de visite.

… aux plus inattendues

8. Glissez des pièces dans les distributeurs de friandises, ajoutez un Post-it : « Bonne dégustation ! »

9. Inscrivez-vous sur Facebook, envoyez des petits mots ou des smileys gentils à tous vos amis, créez le groupe des « Méchamment gentils ».

10. Envoyez une carte postale à un inconnu choisi dans l’annuaire.

11. Jouez à « J’ai remarqué » : observez vos collègues, vos amis, repérez leurs nouvelles tenues, leur mine réjouie, leur air soucieux. Faites-leur savoir que vous avez remarqué, en glissant un petit mot dans leur poche.

12. Élisez la personne la plus gentille de votre bureau (vote anonyme).

13. Organisez un secret pal (« copain secret »). Quelques jours à l’avance, envoyez un e-mail à vos collègues : « Que peut-on t’offrir qui te ferait vraiment plaisir ? » Collectez leurs réponses, redistribuez-les dans un ordre aléatoire. Le 13 novembre, chacun saura ainsi quoi offrir à qui.

Retrouvez ce que vous pouvez faire en cette journée de la gentillesse sur Psychologies.com

Rien de tel qu’Internet pour répandre le virus de la gentillesse. Pour cette journée exceptionnelle, notre site a réuni des partenaires enthousiastes et sort le grand jeu…

***7 bonnes raisons de (se) faire du bien

Faire preuve de gentillesse, c’est bon pour la santé psychique et physique. Des études et des observations scientifiques le prouvent.

Être gentil rend heureux

À l’université de Vancouver, au Canada, des chercheurs ont distribué des sommes d’argent (entre cinq et vingt dollars) à quarante-six étudiants, demandant aux uns de les dépenser pour eux-mêmes, aux autres d’en faire cadeau. À l’issue de l’enquête Spending money on others promotes happiness, les premiers ont dit avoir ressenti un léger plaisir très bref. Les seconds, qui avaient fait preuve de générosité, se montraient plus heureux à long terme. Et donner de son plein gré, c’est encore mieux ! La preuve : une étude menée à l’université de l’Oregon, aux États-Unis, consistait à donner cent dollars à des volontaires. Une partie de cet argent était directement prélevée et transférée à une banque alimentaire. Les participants devaient ensuite décider s’ils donnaient, de leur plein gré cette fois, l’autre partie à cet organisme. Imagerie cérébrale à l’appui, dans les deux cas, les participants ont eu du plaisir à aider la banque alimentaire : le système de récompense du cerveau était activé. Mais le sentiment de bien-être était plus important chez ceux qui avaient décidé de donner volontairement le reste de la somme.

Cela renforce le système immunitaire

Notes1. « For good health, it is better to give, science suggests » de C. Goldberg, in The Boston Globe, 28 novembre 2003.
2. M.J. Ryan, auteure de The Giving Heart (Conari Press, 2000, en anglais).
3. Consulter les travaux de l’Intitute of HeartMarh, sur www.heartmarth.org (en anglais).

À l’université du Michigan, aux États-Unis, des chercheurs ont observé plus de quatre cents couples de personnes âgées pendant cinq ans (1). À l’issue de l’expérience, les partenaires ayant fait preuve de bienveillance et d’attention l’un envers l’autre tombaient deux fois moins malades. La psychologue M.J. Ryan (2) précise que les gentils vivraient en moyenne neuf ans de plus que les autres. Son explication : faire preuve de bonté renforce le système immunitaire. La dilatation des vaisseaux sanguins est stimulée – ce qui est bon pour notre système cardio-vasculaire (3) –, et le taux de lymphocytes augmente, nous permettant de mieux résister aux maladies.

Cela améliore les performances… des autres

« De petits dons, sous forme de pièces de monnaie ou de sucreries, permettent d’améliorer la mémoire, la capacité d’apprentissage, la créativité et la résolution de problèmes de ceux qui en bénéficient », assure Stefan Einhorn. Le cancérologue suédois rapporte, dans son ouvrage L’Art d’être bon, une observation étonnante : des médecins à qui l’on avait offert de petits présents ont établi un diagnostic plus exact et plus rapide que ceux qui n’avaient rien reçu. Ils ont également eu tendance à tirer moins de conclusions hâtives.  

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Le forum. Que prévoyez-vous de faire le 13 novembre ? Racontez-nous vos projets.

L’atelier d’écriture…. tentez la gentillesse pendant vingt-quatre heures. Facile, fatigant, ressourçant ? À vos plumes.

Le clic. Soyez spontané, impulsif : téléchargez notre flyer gentillesse, et déposez-le dans les boîtes aux lettres, sur les bureaux de vos collègues…

La page Facebook. Tous les gentils se retrouvent sur la page de Psychologies.com sur Facebook.

Avec le quotidien Metro

Le quotidien gratuit (plus de deux millions et demi de lecteurs chaque jour) s’associe à notre Journée de la gentillesse et lui consacre un numéro spécial le vendredi 13 novembre. Au sommaire : le rédacteur en chef invité de Metro sera ce jour-là la personnalité qui incarne le mieux la gentillesse pour les Français. Elle réagira sur le résultat du sondage et commentera l’actualité du jour. Avec aussi des articles, des reportages et une reprise des meilleurs témoignages recueillis sur le site Metro.fr

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***La revanche des gentils

Longtemps, ils sont passés pour des simples d’esprit, tandis que les « méchants » exerçaient sur nous une réelle fascination. Crise aidant, la tendance s’inverse, et la gentillesse, indispensable à la refonte d’un monde plus juste et moins brutal, retrouve toute sa valeur.

Entraide des voisins, associations de simples citoyens qui viennent au secours des sans-papiers, covoiturage, troc, dons ou échanges d’appartements qui s’organisent autant par souci d’économie et d’écologie que par plaisir de rendre service… Les bons sentiments ne sont plus honteux. Au contraire : nous en redemandons ! Les succès de films comme Bienvenue chez les ch’tis (de Dany Boon, 2008) ou Slumdog Millionaire (de Danny Boyle, 2009) en sont les témoins : nos nouveaux héros sont des gentils qui savent le rester, même dans un monde difficile. Comme si, déçus et éreintés par l’ère de l’individualisme roi, nous tentions désormais d’entrer dans l’ère de l’amabilité. Au service de ce désir grandissant, Internet, « le » lieu où ­l’intérêt mutuel, le partage de compé­tences, de bons plans et d’expériences règnent en toute gratuité : sur les forums, les sites sociaux, mais également grâce au système du logiciel libre, qui révolutionne l’esprit de collaboration, selon le philosophe Bernard Stiegler, auteur de Réenchanter le monde (Flammarion, “Champs essais”, 2008).

Et c’est tant mieux, car, en temps de crise, l’empathie, l’attention à l’autre, le respect ou encore la solidarité deviennent des nécessités vitales. « Comment retrouver le “nous” ? » s’interroge Régis Debray dans son dernier livre. Parmi les meil­leures ventes en librairies, des titres nous enseignent L’Art de la gentillesse ou L’Art d’être bon. Impensable il y a dix ans ! Des associations d’entraide se créent un peu partout. Les jeunes Londoniens qui, il y a quelques années, lançaient la mode de l’agression surprise (happy slapping) filmée pour amuser les internautes, semblent désormais se consacrer aux petits gestes surprenants qui font du bien.

Ailleurs, on s’embrasse volontiers entre inconnus dans la rue : c’est le mouvement des free hugs (câlins gratuits). Et puis, comment regarder le succès des « soins de soi » (spas, mas­sages, yoga…) et des thérapies associant le toucher autrement que comme un nouvel élan de douceur et de gentillesse à l’égard de son corps ? Physiquement et psychiquement, un changement s’opère : chacun veut (se) faire du bien.

Une mauvaise réputation

Idées clés• Notre méfiance vis-à-vis de la gentillesse tient à notre culture, mais aussi à notre éducation.
• Une prise de conscience est en cours : les bons sentiments ne sont plus honteux, et font même un retour en force.
• La gentillesse est un courage, non une faiblesse : elle autorise l’indignation et la révolte.

Ne soyons pas angéliques pour autant : cette nouvelle utopie ne sera pas facile à imposer à tous. Pour plusieurs raisons. En premier lieu, dans la conscience collective, gentillesse rime encore avec faiblesse. Effectivement, l’impératif de bonté qui traverse notre culture chrétienne – « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente lui aussi l’autre » (Évangile selon Matthieu, chapitre V, verset 39) – laisse croire qu’elle serait une forme de masochisme. « En réalité, ce passage fait référence à la loi du talion – “Œil pour œil, dent pour dent” –, explique le psychanalyste Jacques Arènes. Le texte nous dit : pour éviter l’escalade de la violence, sortons des relations en miroir où chacun veut rendre à l’autre la monnaie de sa pièce. Et c’est une vraie révolution ! Car, quand Barack Obama tend la main aux Iraniens, loin de faire preuve de faiblesse, il casse le miroir et crée une ouverture. Il ne nie pas le rapport de force, mais il pose que d’autres forces, créatrices, fraternelles, existent. »

Nous pressentons aussi, plus ou moins clairement, que la gentillesse peut être feinte, calculée. Tout d’abord, parce qu’elle nous a été imposée par nos parents quand nous étions petits (« Sois gentil ») pour nous transformer en êtres civilisés, mais aussi, plus insidieusement, pour que nous les dérangions le moins possible. Du coup, en grandissant, nous prenons souvent l’habitude de nous montrer gentils simplement pour obtenir des autres ce que nous voulons d’eux. Ensuite, les humains, comme les autres animaux, utilisent la soumission, la serviabilité comme stratégies pour sauver leur peau. Nous ­sommes gentils pour que les autres constatent que nous ne sommes pas un danger pour eux et nous laissent tranquilles. Mieux encore, pour qu’ils nous aiment : quand nous donnons, c’est souvent dans l’espoir de recevoir à notre tour. Enfin, Freud a montré que certains individus névrosés ont si peur de leurs propres pulsions destructrices qu’ils s’obligent à une gentillesse de façade permanente. Ils fuient tout conflit et s’interdisent d’élever la voix. Souvent, ils s’imposent à eux-mêmes une générosité artificielle visant à apaiser leur mauvaise conscience et à offrir aux autres une bonne image d’eux-mêmes. Leur bonté est aussi sincère que celle de ces milliardaires philanthropes, d’autant plus empressés de donner qu’une caméra rôde dans les parages.

Des méchants plus fascinants

« Trop bon, trop con », prévient la sagesse populaire. Or, dans l’inconscient, « se faire avoir » renvoie à la passivité contrainte, à des fantasmes sexuels d’humiliation, de castration. La méchanceté, à l’inverse, ­évoque la toute-puissance, ce qui la rend nettement plus fascinante… Car les méchants osent ce que nous ne nous permettrions jamais – sauf, peut-être, en rêve. D’où le succès de ces chroniqueurs et présentateurs télé qui trouvent toujours la petite phrase qui tue. Ou bien du docteur House, odieux aussi bien avec ses malades qu’avec son équipe… Mais en réalité, s’il joue au cynique, c’est parce que, au fond de lui, c’est un tendre, qui se défend de l’être. Et c’est aussi pour cette part d’humanité que nous l’adorons.

Oser la gentillesse peut être une preuve de force intérieure et d’audace d’être soi. Pas de gentillesse possible sans une bonne image et une réelle estime de soi. Les gentils ne sont pas forcément des béni-oui-oui : « La gentillesse n’exclut pas l’indignation et la révolte quand elles sont justes, précise Jacques Arènes. Ce n’est pas de la guimauve, elle implique aussi la conscience du mal, de la jalousie, de l’envie. Elle “fait avec” les forces de désintégration à ­l’œuvre dans toutes les relations humaines. C’est en cela qu’elle est efficace. » On se souvient des coups de gueule de l’abbé Pierre, admiré par ailleurs pour sa bonté et sa générosité. Aujourd’hui, c’est sans doute le dalaï-lama qui incarne le mieux ce mélange subtil de force et de pacifisme, de résistance et de tolérance.

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***Envoyez une fleur !

En cette journée de la gentillesse, envoyez une fleur à celles et ceux que vous aimez via Facebook !

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* Depuis minuit vendredi ou 00 heure samedi, nous sommes entrés dans la « semaine de la gentillesse ». Initiée par le World Kindness Movement, né dans les années 60 au Japon, cette opération doit culminer samedi prochain (13.11.2010.) avec la « journée de la gentillesse ». Jadis le calendrier était ponctué de quelques dates symboliques destinées à nous sensibiliser à des fléaux comme la faim dans le monde ou certaines maladies. Depuis peu, on assiste à un véritable saucissonnage moral(isateur) des douze mois de l’année. On célèbre désormais les journées mondiales de la procrastination et de la courtoisie au volant, les journées internationales de la blague et de la lenteur. Sans oublier les innombrables journées sans…tabac, téléphone portable, viande…A quand la journée planétaire sans mot d’ordre ? Remarquez, il y un avantage à cantonner la vertu à des tranches de 24 heures : le reste du temps nous pouvons nous adonner à nos vices sans subir les foudres des donneurs de leçons autoproclamés. La gentillesse serait-elle à ce point menacée qu’il faille lui dédier sept jours pleins ? Encore faut-il s’entendre sur le sens du mot gentillesse. Aujourd’hui, il rime avec mièvrerie, niaiserie et conformisme.Une caricature alimentée en premier lieu par les organisateurs de la journée de la gentillesse eux-mêmes. Le plus sérieusement du monde, ils prétendent déclencher « une marée de miel relationnel ». Sur un « mur des actions » virtuel, chaque aspirant à la « gentilitude » est invité à déposer une idée « d’action pour la gentillesse ». Il n’en fut pas toujours ainsi, comme le rappelle le philosophe Emmanuel Jaffelin dans son essai, Eloge de la gentillesse (François Bourin éditeur).  Autrefois, le gentil désignait par extension celui qui n’était pas chrétien. Jaffelin définit quant à lui la gentillesse comme la « vertu caressante et systémique qui favorise une société bienfaisante et l’apparition d’un nouvel humanisme dont la figure de proue est le nouveau gentilhomme ». Ce dernier procède par des gestes modestes, discrets et ponctuels. En se mettant au service d’autrui, il se libère de lui-même. En cela, il incarne une forme de noblesse de coeur. A contrario, Jaffelin voit dans le méchant « celui qui croit que son pouvoir consiste à placer son ego au premier plan. »Les dix doigts de la main ne suffiraient pas à comptabiliser toutes les créatures médiatiques, qui, jusque dans les recoins les plus insoupçonnables, répondent à cette définition. Ni tous ceux qui apparaissent comme des gentils, alors qu’ils se révèlent de vrais méchants sous leur masque bienveillant. (source: Blog.du Figaro-06.11.2010.)

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** les migrations, facteurs essentiels du développement humain

Soucieuse d’un esprit humaniste, en sa qualité de membre dirigeante de la Ligue des droits de l’homme, la chercheuse Catherine Wihtol de Wenden estime que «les migrations, facteurs essentiels du développement humain, font aussi partie des globalisations contradictoires qui voient s’opposer objectifs politiques et impératifs économiques, sociaux, culturels et éthiques».

Lyon.
Du correspondant d’El Watan-08.10.2010.

C’est ce qu’elle défend dans son ouvrage nouvellement paru aux éditions Presses de Sciences po : La question migratoire au XXIe siècle. Migrants, réfugiés et relations internationales. Loin des simplifications qui continuent d’avoir le vent en poupe, notamment en France pour fustiger les migrants, elle indique que «de nombreux pays sont aujourd’hui pays d’accueil et de départ. De nouvelles situations apparaissent : déplacés environnementaux, migrants intérieurs et pendulaires, touristes, soulignant l’interdépendance d’un monde en mouvement».

Ainsi, les recherches universitaires de Mme de Wenden poussent à la conclusion qu’on se trouve face à un «réel enjeu planétaire, les migrations transforment les relations internationales, redéfinissent la souveraineté des Etats d’accueil, mettent en scène les Etats de départ, font surgir un individu acteur de sa vie et demandent une diplomatie nouvelle faisant appel à une gouvernance mondiale et régionale des migrations». Pédagogique et exhaustif, ce livre, écrit par une spécialiste à la notoriété internationale, restitue l’état des connaissances sur le sujet, les replace dans leur environnement intellectuel et historique. Il a vocation, au-delà de militer pour une diplomatie internationale des migrations, à devenir la référence sur les questions migratoires.

Catherine Wihtol de Wenden a été consultante pour divers organismes dont l’OCDE, la Commission européenne, le HCR, le Conseil de l’Europe. Elle a présidé le comité de recherche «Migrations» de l’Association internationale de sociologie, enseigne à Sciences po et à La Sapienza de Rome. Elle est aussi l’auteur de La globalisation humaine,  aux Presses universitaires de France. (El Watan)

 

  


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3 réponses à “La « semaine de la gentillesse »”

  1. 8 11 2010
    mhamdi (00:08:59) :

    La vraie identité de l’humanité est la jentillesse,et je pparticipe à la « semaine de la gentillesse » par le dicton suivant et dont l’auteur est « le Jentil »comme nom artistique ,et « l’Humain » comme vrai nom: « Un baiser apaise le tigre ».

    Répondre

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