un tournant historique-4

31012023

*Coup de tonnerre dans les cieux asiatiques

*Surprenant accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous égide chinoise

nouvelles de l'Iran saoudien aujourd'hui, le mouvement anti-iranien dans la  zone de solidarité saoudo-iranienne se retournera contre lui ; L'accord  entre l'Arabie saoudite et l'Iran inquiète Israël

*Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salman (MBS) a développé, en politique étrangère, des qualités de funambule. Son dernier numéro d’équilibriste est sans doute le plus risqué. À la surprise générale, l’Arabie saoudite et l’Iran, ainsi que la Chine, ont annoncé que les deux pays rétablissaient leurs relations diplomatiques rompues en 2016.

L’accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran a été conclu lors d’une réunion en Chine des conseillers à la sécurité nationale des deux pays. Ce rare succès d’une médiation chinoise dans les conflits du Proche-Orient est un cadeau fait à Pékin par les deux pays. L’Arabie saoudite a rompu ses relations avec l’Iran après la prise d’assaut de l’ambassade du royaume à Téhéran en 2016, pour protester contre l’exécution d’un éminent religieux chiite saoudien.

**RENFORCEMENT MILITAIRE DU ROYAUME

Le rétablissement des relations irano-saoudiennes est intervenu alors que l’Iran est préoccupé de la menace saoudienne. Téhéran s’inquiète des dépenses massives de l’Arabie saoudite pour créer une industrie de défense nationale, et de sa coopération avec les États-Unis pour transformer l’armée saoudienne en une force de combat efficace. Outre l’acquisition par Riyad de systèmes d’armes sophistiqués américains et européens auxquels l’Iran n’a pas accès, le royaume a pour objectif de créer des capacités qui ciblent l’épine dorsale de la stratégie de défense iranienne, à savoir les drones et les missiles balistiques.

Ces dernières années, l’Arabie saoudite a convenu avec la Chine de construire une usine de fabrication de drones dans le royaume. Il s’agira de la première usine de production chinoise à l’étranger. Et les États-Unis et l’Arabie saoudite ont l’intention d’organiser leur tout premier exercice expérimental de lutte contre les drones à la fin de ce mois.

Les images satellite de ces dernières années suggèrent que le royaume a construit des bases de missiles avec l’aide de la technologie chinoise.

Côté iranien, les efforts déployés dans le Golfe pour éviter une escalade n’ont pas empêché la République islamique d’accroître ses capacités militaires, avec l’ajout récent d’un nouveau navire et de 95 vedettes rapides lance-missiles à sa marine de guerre. On parle aussi de l’acquisition d’avions de combat russes Sukhoi-Su-35. En outre, l’armée iranienne et le corps des Gardiens de la révolution islamique sont aguerris et ont fait preuve de créativité pour compenser les handicaps résultant des sanctions sévères imposées par les États-Unis.

Si l’accord irano-saoudien a un sens, c’est de positionner l’Arabie saoudite et l’Iran comme des acteurs constructifs dans la réduction des tensions régionales. À condition que leur réconciliation contribue à mettre fin à la guerre au Yémen et aux guerres par procuration dans d’autres régions. Il pourrait permettre de relancer les négociations sur le nucléaire iranien. Mais pour cela, il faudrait aussi que les Saoudiens modifient leur proposition faite aux États-Unis. Israël reste pour Riyad un joker, même si l’importance d’une contribution significative d’Israël à la sécurité dans le Golfe, dans le cadre de l’établissement de relations diplomatiques formelles entre l’Arabie saoudite et l’État juif reste incertaine.

l’accord créerait un pilier du nouvel ordre mondial du XXIe siècle, initialement bipolaire et, à terme, tripolaire, avec les États-Unis et la Chine comme superpuissances initiales, rejointes par l’Inde à un stade ultérieur, et de multiples puissances moyennes, comme l’Arabie saoudite, dotées d’un pouvoir et d’un effet de levier accrus. Il ouvrirait également la voie à la reconnaissance d’Israël par de nombreux États à majorité musulmane, en particulier en Asie. Tout aussi important, l’accord rétablirait la confiance du Golfe dans la fiabilité des États-Unis en tant que garant de la sécurité régionale.

Géopolitique. Un rapprochement entre l'Arabie Saoudite et l'Iran pourrait  changer le visage du Moyen-Orient

Cette confiance a été entamée par plusieurs facteurs : l’accent mis par les États-Unis sur la Chine en tant qu’adversaire stratégique ; la priorité accordée plus récemment à la guerre en Ukraine ; la réticence passée des États-Unis à répondre aux attaques iraniennes contre des cibles saoudiennes et émiraties ; les désaccords sur les niveaux de production pétrolière et les droits humains.

**LES RÉTICENCES DES ÉTATS-UNIS

Surmonter les multiples obstacles à l’accord proposé par l’Arabie saoudite impliquerait probablement un changement de politique, voire un changement politique, aux États-Unis, en Arabie saoudite, dans l’ensemble du monde musulman et en Israël. Il semble presque impossible d’obtenir un soutien bipartisan aux États-Unis pour un accord formel avec l’Arabie saoudite, de nombreux membres du Congrès, de part et d’autre de l’allée, se montrant réticents à l’égard du royaume. Pour qu’un engagement soit possible, MBS devra démontrer qu’il est un partenaire fiable.

Les doutes des États-Unis sur l’Arabie saoudite ont été alimentés par la répression brutale de MBS contre la dissidence et la liberté d’expression, sa conduite de la guerre au Yémen et, parfois, des mesures de politique étrangère perturbatrices, notamment le boycott économique et diplomatique du Qatar mené par l’Arabie saoudite pendant trois ans et demi. « Les Saoudiens doivent montrer qu’ils sont un partenaire responsable », a déclaré l’ancien diplomate américain et éminent analyste Martin Indyk. Le royaume « ne peut pas jouer sur les deux tableaux. S’il désire ce genre d’engagement de la part des États-Unis, il doit s’aligner sur les États-Unis… Si notre relation de sécurité avec l’Arabie saoudite doit être approfondie parce que les Saoudiens le veulent, alors il y a certaines obligations qui en découlent ».

MBS pourrait notamment faire preuve de responsabilité en négociant les conditions du soutien américain au programme nucléaire du royaume. L’Arabie saoudite souhaite construire seize centrales nucléaires. En février 2023, le royaume a reçu des offres pour la première installation. L’Arabie saoudite a toujours affirmé que son programme était destiné à des fins pacifiques et que le royaume s’engageait à placer ses futures installations sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cependant, alors que l’Iran se rapproche de plus en plus d’une capacité de production d’armes nucléaires, l’Arabie saoudite vise également à acquérir les connaissances et les éléments technologiques nécessaires pour être au même niveau que l’Iran si celui-ci franchit le seuil de la production d’armes nucléaires. Les dirigeants saoudiens ont prévenu que l’Arabie saoudite développerait ses capacités si l’Iran devenait une puissance nucléaire.

**AMBITIONS NUCLÉAIRES

L’Arabie saoudite a démenti les informations selon lesquelles elle construirait une installation d’extraction de yellow cake d’uranium avec l’aide de la Chine. Elle possède elle-même d’importants gisements d’uranium. Les États-Unis veulent stopper cette évolution en convainquant le royaume d’accepter les garanties exigées par la législation américaine, que les Saoudiens ont jusqu’à présent rejetées. Ces garanties obligeraient l’Arabie saoudite à renoncer à produire du combustible nucléaire, même si elle pourrait l’acheter moins cher à l’étranger. La loi américaine sur l’énergie atomique stipule que les pays qui coopèrent avec les États-Unis dans le domaine de l’énergie nucléaire doivent renoncer à l’enrichissement de l’uranium et au retraitement du combustible usé.

Les autorités américaines craignent que l’insistance des Saoudiens ne revienne à revenir sur un protocole d’accord conclu en 2009 avec les États-Unis, dans lequel le royaume s’engageait à acquérir du combustible nucléaire sur les marchés internationaux.

Pourtant, même si MBS parvenait à convaincre les États-Unis de son sens des responsabilités et à satisfaire aux conditions américaines en matière de coopération nucléaire, Israël reste son joker. Le prince héritier et d’autres hauts responsables saoudiens ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient établir une relation officielle avec Israël, mais cela ne sera possible que si le conflit israélo-palestinien est résolu d’une manière qui tienne compte des intérêts des deux parties, or le premier ministre Benyamin Nétanyahou est à la tête d’un gouvernement qui veut tout sauf cela.

Nétanyahou semble croire que le soutien aux Palestiniens en Arabie saoudite, et ailleurs dans le monde arabe et musulman a diminué au point que, s’il a le choix entre le soutien aux Palestiniens et la coopération sécuritaire et technologique avec Israël, en particulier contre l’Iran, le royaume optera pour Israël.

Ce calcul ne peut fonctionner que dans le cas improbable où les États-Unis s’engagent juridiquement à assurer la sécurité de l’Arabie saoudite et du Golfe et où le royaume remplit les conditions nucléaires imposées par les États-Unis. Pour sa part, MBS peut supposer que si l’Arabie saoudite et les États-Unis s’entendent, Netanyahu fera de même, mais il s’agit là d’un pari risqué. Même si Netanyahou souhaite entretenir des relations officielles avec l’Arabie saoudite, il est peu probable qu’il mette son avenir politique en péril en risquant une crise avec ses partenaires de la coalition, majoritairement d’extrême droite et ultrareligieux, qui veulent se débarrasser des Palestiniens, le plus tôt étant le mieux. * source: https://orientxxi.info/ 11 MARS 2023

 ** Par James M. Dorsey, journaliste et universitaire, est Senior Fellow au Middle East Institute de l’Université nationale de Singapour.

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Réconciliation Entre l’Arabie Saoudite et l’Iran :

Bouleversement tranquille au Moyen-Orient

Après sept longues années de rupture diplomatique radicale, les deux puissances moyen-orientales ont pu sceller, il y a exactement un mois dans la capitale chinoise, le rétablissement des relations entre les deux pays.

Véritable bouleversement régional, le récent rapprochement entre les grands rivaux moyen-orientaux, que sont l’Arabie Saoudite et l’Iran, dessine de nouveaux contours à la configuration géopolitique dans cette partie sensible du monde.

Effet d’un recentrage diplomatique stratégique du parrain traditionnel, les Etats-Unis, émergence irrésistible de la Chine comme nouvel arbitre global ou souveraineté retrouvée de la part des Etats de la région ? Sans doute un peu de tout cela, estiment les spécialistes.

Après sept longues années de rupture diplomatique radicale, les deux puissances moyen-orientales ont pu sceller, il y a exactement un mois dans la capitale chinoise, le rétablissement des relations entre les deux pays.

Le processus, entamé près de deux années auparavant par le truchement de l’Irak et d’Oman, s’est concrétisé sous le parrainage décisif de la Chine, consignatrice de l’accord tripartite. Pékin rentabilise l’initiative comme une pièce à conviction de ses nouvelles ambitions d’acteur faiseur de paix et promoteur de cordialité dans les relations internationales.

L’accord se donne les moyens d’aller rapidement à la normalisation des relations et à se transformer en dynamique de développement. Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cerman) de Genève, et auteur notamment du livre  le Moyen-Orient selon Joe Biden, s’impressionne dans des posts publiés hier sur ses réseaux sociaux, de la cadence avec laquelle l’accord est mis en œuvre.

«En moins de 24 heures, reprises des vols commerciaux, une délégation saoudienne à Téhéran pour rouvrir l’ambassade, les deux Chambres de commerce s’activent, une délégation saoudienne chez les Houthis à Sanaa pour négocier un plan de paix et enfin Riyad se prépare à recevoir le président iranien», note-t-il.

Les choses bougent et vite et la visite de Ebrahim Raissi, le président iranien, sur invitation du roi Salman Ben Abdelaziz Al Saoud, doit consacrer au plus haut niveau le nouveau pacte d’entente entre les deux frères ennemis sunnites et chiites.

**Une paix au pas de charge

Les paris, cela dit, sont ouverts, sur la viabilité de l’accord et sa capacité à tenir devant la complexité de l’écheveau des allégeances et alliances régionales et des conflits par procuration à solder.

La profonde ligne de fracture religieuse, avec ses pendants idéologiques et géopolitiques, a fait que les deux entités engagées existentiellement dans une lutte d’influence ouverte depuis au moins la fin des années 1970, se soient historiquement investies dans des enjeux de pouvoirs en Syrie, Yémen, Liban et Irak.

Autant de pays que l’accord concerne directement et dans lesquels va se jouer, en grande partie, l’avenir de ces perspectives que se promettent Riyad et Téhéran. Selon Hasni Abidi, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) vient déjà de convoquer une réunion à Djeddah pour discuter de la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe.

Mais c’est surtout du terrain yéménite que sont attendus les gages concrets de solvabilité de la nouvelle entente. Le gouvernement de Sanaa, soutenu par l’Arabie Saoudite d’une part, et les rebelles houthis soutenus par Téhéran d’autre part, épuisés par 7 longues années de guerre, s’accordent à saluer l’accord de Pékin et à en attendre un impact positif sur l’impasse sanglante que connaît le conflit.

Les prémices sont là, puisque au lendemain du dégel acté des relations entre les deux parrains rivaux à Pékin, des pourparlers sont engagés entre Houthis et gouvernement yéménite, concernant des échanges de prisonniers pour commencer.

Des informations font par ailleurs état de la décision du régime iranien de stopper toute livraison d’armes aux rebelles chiites, en guise de geste de bonne volonté. Et des gestes il en faudra tout au long de ces deux mois de «probation» que ce sont fixés les deux parties afin de s’observer et jauger les bonnes dispositions respectives.

Les analystes estiment qu’aujourd’hui, personne ne veut voir perdurer la guerre civile pour ses coûts économique et humain exorbitants (plusieurs centaines de milliers de morts) et l’impossibilité de voir les rapports de forces suffisamment basculer pour en connaître un vainqueur.

La sécurité des installations pétrolières saoudiennes, régulièrement ciblées par des attaques houthies, et la sécurité du transport des hydrocarbures dans la région en général, sont par ailleurs des paramètres qui pèsent de tout leur poids stratégique dans la balance.

La République Islamique d’Iran, usée par de longues années d’isolement international et de sévères sanctions économiques, de plus agitée en interne par un récurrent mécontentement social et politique, se dit prête aujourd’hui à envisager des accords avec les autres pays de la région.

Mais l’implication directe de la Chine dans la réussite du processus de réconciliation est peut-être la plus grande garantie de viabilité. «La Chine soutient les pays du Moyen Orient pour qu’ils adhèrent à l’autonomie stratégique (…) se débarrassent de l’ingérence étrangère et prennent véritablement en main l’avenir et le destin de la région.»

Les propos sont de Wang Yi, le ministre des Affaires étrangères chinois, à la signature de l’accord, il y a un mois. Ils révèlent largement la pensée du parrain des négociations et ses ambitions.

**La Chine promoteur de «l’autonomie stratégique»

«La Chine est une puissance pacifique et responsable», avait poursuivi le diplomate. Difficile de ne pas y lire la subtile volonté de souligner le contraste avec la méthode américaine et son passé guerrier dans la région. L’accord irano-saoudien est «vendu» par Pékin comme exemple abouti de ce que peut préconiser son «initiative globale de sécurité».

La vision développée une première fois par Xi Jinping, le président chinois, le 21 avril 2022, soit deux mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, est censée renforcer le statut déjà écrasant du géant asiatique comme puissance économique mondiale, de cette vocation d’arbitre bienveillant de la paix à l’international pour plus d’influence géopolitique.

L’Empire du Milieu a l’économie vorace et formulant un besoin constant de nouveaux territoires, de nouveaux marchés et de nouvelles zones d’influences. Les conflits n’étant pas bons pour les investissements, surtout pas après les années de dèche causées par la Covid-19, la Chine a tout intérêt à s’engager donc la défense de la stabilité régionale pour sécuriser son potentiel de croissance, analysent des spécialistes.

Les deux géants pétroliers, l’Arabie Saoudite et l’Iran, fournissent l’essentiel des hydrocarbures qui font tourner la Chine, un argument qui pèse beaucoup plus aujourd’hui avec les bouleversements subis, sur l’ensemble du marché de l’énergie, depuis la guerre en Ukraine.

La nouvelle «route de la soie», grand projet du parti communiste chinois, bien mieux incarné depuis l’arrivée de Xi Jinping aux commandes, a d’autre part besoin des deux puissances régionales, de leurs territoires et potentiel d’infrastructures à développer, pour géographiquement se déployer ; l’Iran pour son potentiel de voies terrestres à développer vers l’Europe, l’Arabie Saoudite pour les voies maritimes . Un avant-goût du partenariat envisagé est déjà donné.

Quelques mois avant l’accord de Pékin, des contrats d’envergure, entre la Chine et le Royaume wahhabite, dans le domaine de l’hydrogène vert et le développement de la 5G, ont été signés, suivis de l’annonce d’une vente «record» d’équipements militaires chinois à l’armée saoudienne.

**L’ambition BMS

Le fort ambitieux prince saoudien pour sa part, Mohamed Ben Salman (MBS) habité manifestement par un rêve de grandeur pour sa personne et pour le royaume, a besoin de stabilité et de sécurité pour mener à bien des projets de modernisation tous azimuts, et préparer l’après-pétrole. «Vision 2030» est le générique d’un ensemble de projections que parraine l’entreprenant prince héritier. Aussi hardies les unes que les autres, elles sont articulées autour de villes futuristes, des infrastructures pharaoniques, des hubs technologiques…

MBS, qui semble avoir du succès auprès de la jeunesse saoudienne, a déjà osé  quelques avancées en s’attaquant notamment au dogme wahhabite, et en levant quelques aberrations spécifiques qui attentaient aux droits des femmes saoudiennes. Dans l’élan, il est cohérent de le voir contribuer grandement à mener un travail de rupture avec les dogmes diplomatiques fondateurs, dont celui de soustraire le royaume de l’influence exclusive des Etats-Unis.

L’hégémonisme américain au Moyen-Orient, et son «bras armé» l’interventionnisme font vraisemblablement partie du passé. La tendance amorcée par Obama, après le champ de ruines diplomatiques et économiques légués par les deux guerres du Golfe, s’est poursuivie sur les deux décennies, marquant un remodelage doctrinal du leadership US.

**Il était une fois, le pacte du Quincy

Donald Trump, lui, a donné au désengagement des formes plus abruptes en exigeant des alliés moyen-orientaux de faire le ménage chez eux par leur propre moyen et de ne plus compter sur les Etats-Unis, le tout sur fond d’islamophobie pratiquement assumée.

Mais l’on s’accorde à souligner que les expériences calamiteuses des deux guerres du Golfe, avec le surinvestissement militaire et l’enlisement diplomatiques en Irak notamment, ne sont pas les seuls motifs du changement de cap US. La découverte de larges réserves de pétrole et de gaz hors du Golfe, ainsi que le développement d’hydrocarbures non conventionnels aux Etats-Unis, a fait perdre son attrait à ce bon vieux Moyen-Orient.

85% des exportations de pétrole provenant du Golfe vont, selon des estimations mondiales, à la Chine, à l’Inde, au Japon et à la Corée du Sud. Le fameux accord de Quincy en 1945, du nom du croiseur américain qui a vu pactiser le roi Ibn Saoud et le président américain Franklin Roosevelt, autour du principe de la «sécurité contre le pétrole» a donc vécu.

L’establishment américain, ses think tanks, ses experts concluent tous en tout cas à considérer que le leadership mondial passe désormais par un glissement de l’intérêt et de l’investissement, en Europe et dans le Pacifique et un renforcement des partenariats avec les autres membres de l’Otan, ainsi que le Japon et la Corée du Sud. Un œil plus alerte sur l’Indopacifique, avec sa géopolitique de plus en plus favorable à la Chine, est préconisé également.

Les réactions américaines à l’accord de Pékin se sont contentées des formules diplomatiques d’usage saluant dans l’absolu toute réconciliation entre des parties en conflit. «Il reste à voir si l’Iran remplirait ses obligations», a quand même nuancé la Maison-Blanche. Et si la Chine est un bon interlocuteur de paix, aurait-on pu ajouter. * elwatan-dz. 13/04/2023

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*Ukraine, bientôt la fin de la guerre ?

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Ukraine - Russie : comprendre la crise en 4 cartes | Les Echos

*D’après les réalités sur le terrain et le rapport de force, certains spécialistes bien informés et certains annalistes stratégiques,  estiment que les cacahouètes sont cuites en Ukraine et que la fin est proche pour le régime de Kiev qui ne fait pas le poids face à la puissance de Russie, et qui s’était laissé entrainé dans cette aventure meurtrière sans en mesurer les conséquences !

Guerre en Ukraine: la carte de l'évolution des bombardements et de  l'avancée russes – Libération

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*Guerre en Ukraine

Scholz assure que Berlin empêchera une collision ente la Russie et l’OTAN

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En dépit de sa livraison de chars à Kiev le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que Berlin « empêcherait » la guerre en Ukraine de se transformer en conflit entre la Russie et l’OTAN. L’Alliance atlantique s’est elle dit prête à un tel conflit. 
En marge de sa rencontre avec le président chilien à Santiago du Chili le 29 janvier, le chancelier allemand Olaf Scholz, qui vient d’annoncer la livraison de 14 chars Leopards 2 à Kiev, a tenté d’expliquer qu’il œuvrait à la désescalade du conflit en Ukraine.   »Nous avons contribué à ce qu’il n’y ait pas d’escalade du conflit car cela aurait de graves conséquences pour le monde entier. Cela conduirait, par exemple, à une guerre entre la Russie et les pays de l’OTAN, cela n’arrivera pas, nous l’empêcherons par tous nos efforts, nous avons réussi jusqu’à présent et nous continuerons à le faire », a déclaré le chef du gouvernement allemand. « Il s’agit de soutenir l’Ukraine, il s’agit d’avoir un débat sérieux pour prendre les décisions qui doivent être prises et cela ne devrait pas être une compétition [pour savoir] qui envoie le plus d’armes », a-t-il ajouté, justifiant ainsi son refus d’envoyer des avions de combat. Olaf Scholz a par ailleurs assuré que son homologue américain Joe Biden et lui refusaient d’envoyer des troupes en Ukraine.
L’OTAN prête à une « confrontation directe » 
Une prise de position qui visait surtout à calmer le jeu suite aux déclarations de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock dont les propos – « Nous menons une guerre contre la Russie et non les uns contre les autres » – avaient poussé Moscou à demander des clarifications. Du côté de l’OTAN, il existe toutefois moins de pudeur quant à l’évolution du conflit. L’amiral Rob Bauer, un des chefs du comité militaire de l’Alliance atlantique a ainsi déclaré au média RTP le 29 janvier que l’Alliance était prête à une « confrontation directe » avec la Russie. « D’habitude, l’OTAN est maître du temps [dans les conflits où elle est impliquée]. Là, nous faisons face à la Russie qui vient à nous et nous envahit », a-t-il poursuivi, jugeant possible que Moscou s’en prenne à un pays de l’OTAN. « Nous devons être beaucoup plus prêts, nous n’avons pas le temps de nous préparer à l’avance car ce sont eux qui décident quand ils viennent », a-t-il ajouté avant d’appeler à « réarmer l’alliance ».
Pour Scholz, pas question de livrer des avions de combat allemands pour l’Ukraine
L’Allemagne n’enverra pas d’avions de combat en Ukraine, a affirmé le chancelier allemand Olaf Scholz, alors que Kiev réclame à l’Occident encore plus d’armement. Interrogé dans un entretien le 29 janvier avec le journal Tagesspiegel sur sa réaction à une demande de Kiev de recevoir des avions de combat, Olaf Scholz a botté en touche: « La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d’entrer dans une guerre d’enchères constante quand il s’agit de systèmes d’armes ». « Si, dès qu’une décision est prise, un nouveau débat débute en Allemagne » sur autre chose, « cela n’est pas sérieux et sape la confiance des citoyens dans les décisions du gouvernement », a-t-il ajouté.
Zelensky réclame encore davantage à l’Occident après plusieurs semaines d’hésitation, Berlin a décidé le 25 janvier d’envoyer en Ukraine 14 chars Leopard 2 de fabrication allemande et de permettre à d’autres pays européens de fournir des blindés similaires à Kiev.
La décision d’envoyer des chars allemands en Ukraine a été accompagnée par un choix similaire des Etats-Unis de fournir à l’armée ukrainienne des blindés Abrams de fabrication américaine. Tout en remerciant Berlin et Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait aussitôt réclamé davantage, notamment des avions de combat et des missiles à longue portée. Dans son entretien, Olaf Scholz met à nouveau en garde contre le « risque d’escalade » avec Moscou. « Il n’y a pas de guerre entre l’Otan et la Russie. Nous ne permettrons pas une telle escalade », assure-t-il. Selon lui, il est « nécessaire » de continuer à parler avec le président russe Vladimir Poutine. Leur dernier entretien remonte à début décembre. « Je vais à nouveau parler au téléphone avec Poutine », indique-t-il sans préciser d’échéance. « Mais bien sûr, il est également clair que tant que la Russie continuera à faire la guerre en agressant sans relâche (l’Ukraine), la situation actuelle ne changera pas », a-t-il fait valoir.
L’ambassadeur de Russie en Allemagne fustige la livraison de chars à Kiev
Sergueï Netchaïev a vivement dénoncé la décision de Berlin d’envoyer des chars Leopard à l’Ukraine qui porte, selon lui, le conflit à un niveau de confrontation inédit et démontre l’absence de volonté de l’Allemagne de trouver une issue diplomatique. La décision de livrer des chars Leopard 2 à Kiev, finalement prise par le chancelier allemand Olaf Scholz le 25 janvier qui a été soumis à une forte pression intérieure et extérieure, a été vivement condamnée par l’ambassadeur de Russie en Allemagne Sergueï Netchaïev.
D’après lui, cette annonce « extrêmement dangereuse amène le conflit à un nouveau niveau de confrontation » et contredit une série de déclarations des responsables politiques allemands qui avaient exprimé à plusieurs occasions la réticence de leur pays, jusqu’à présent plus mesuré que son voisin polonais, à s’impliquer dans le conflit via des livraisons d’armes lourdes. « Malheureusement, cela se produit encore et encore », a déploré Sergueï Netchaïev, constatant que « l’Allemagne, comme ses plus proches alliés, n’est pas intéressée par une solution diplomatique à la crise ukrainienne ». Dommages irréparables aux relations russo-allemandes. Au contraire, elle encouragerait désormais une « escalade permanente » et aurait abandonné les « lignes rouges » évoquées par le passé. L’Ukraine avait cependant reçu de l’Allemagne, dès le début du conflit, des missiles sol-air et des lance-roquettes. Toujours selon l’ambassadeur de Russie, ce choix « détruit tout reste de confiance mutuelle, cause des dommages irréparables aux relations russo-allemandes qui se trouvent déjà dans un état pitoyable, et remet en question la possibilité de leur normalisation dans un avenir prévisible ».
Le diplomate a également pointé le fait que l’arrivée de chars de fabrication allemande face aux forces russes évoquait les souvenirs douloureux de la deuxième Guerre mondiale, y voyant « le refus définitif » de l’Allemagne de reconnaître « sa responsabilité historique envers notre peuple pour les crimes terribles et imprescriptibles du nazisme pendant la Grande Guerre patriotique, ainsi que l’oubli du chemin difficile de la réconciliation d’après-guerre entre les Russes et les Allemands ». Ainsi, « des chars de combat avec des croix allemandes seront à nouveau envoyés sur le « front de l’Est »", a-t-il souligné, déplorant par avance les morts de soldats russes et de civils qui en résulteront. « Berlin a pris cette décision à l’occasion du 80e anniversaire de la percée du blocus de Leningrad [début 1943] pendant lequel des centaines de milliers de citoyens soviétiques sont morts », a aussi rappelé Sergueï Netchaïev.* lemaghreb.dz/  31-01-2023

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Un général américain affirme que l’armée britannique n’est plus “une force de combat de haut niveau”

Un général américain a déclaré au ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, lors d’une conversation privée, que l’armée britannique n’était plus considérée comme une “force de combat de haut niveau”. C’est ce qu’ont révélé des sources au sein de la défense britannique, selon la chaîne d’information “Sky News”.

“Elle reste tout au plus une force de combat plus médiocre, avec une capacité de combat moindre, comme l’Allemagne ou l’Italie”, peut-on lire dans les révélations du média britannique. “Cela ne peut pas protéger le Royaume-Uni et ses alliés pour la prochaine décennie”.

L’armée britannique manquerait de munitions “en quelques jours” si elle était appelée au combat. Le Royaume-Uni serait également incapable de défendre son espace aérien s’il devait subir les attaques de drones et de missiles que l’Ukraine subit actuellement.

“Nous commencerions donc le combat affaiblis”

Il faudrait en outre entre cinq et dix ans à l’armée pour mettre sur pied une division de guerre de quelque 25.000 à 30.000 hommes, appuyée par des chars, de l’artillerie et des hélicoptères. La plupart des véhicules blindés de l’armée, y compris les chars, semble avoir été construits il y a entre 30 et 60 ans et leur remplacement complet n’est pas prévu avant des années.

Environ 30 % des forces britanniques à haut niveau de préparation semblent être des réservistes incapables de se mobiliser dans le délai souhaité par l’OTAN. “Nous commencerions donc le combat affaiblis”, a déclaré le général américain.

**Prendre des mesures urgentes

Ces problèmes sont dus à des décennies de coupes dans la Défense. Selon les sources de la chaîne d’information, le Premier ministre Rishi Sunak doit prendre des mesures urgentes, notamment en raison de la menace croissante de la Russie. Il est question d’augmenter le budget de la Défense d’au moins trois milliards de livres par an (3,4 milliards d’euros), d’arrêter un plan visant à réduire encore l’armée et d’assouplir les règles qui empêchent les Britanniques d’acheter rapidement des armes et des munitions en temps de paix.

La France et l’Allemagne ont déjà annoncé leur intention d’augmenter considérablement leurs budgets de Défense.

**7sur7.be/ 30-01-23 / Source: Sky News

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La Finlande entre en récession et la Suède passe dans le rouge — RT en  français

La Finlande en récession, la Suède encore plus dans le rouge

**le 28/02/2023 
La Finlande est entrée en récession au dernier trimestre 2022, avec un recul de 0,6% du Produit intérieur brut, tandis que l’économie suédoise a reculé plus qu’initialement estimé (-0,9%), selon des statistiques officielles publiées mardi. C’est le deuxième trimestre consécutif de recul du PIB par rapport au trimestre précédent en Finlande, soit la définition usuelle des économistes pour la récession, après une baisse de 0,1% au troisième trimestre, selon ces chiffres révisés.
Membre de la zone euro depuis la création de la monnaie unique, l’économie finlandaise a souffert de l’accélération de l’inflation (8,4% selon le dernier pointage de janvier) et des conséquences économiques de la guerre en Ukraine, d’après l’office statistique national. «L’attaque de la Russie en Ukraine et le rythme rapide de l’inflation ont affaibli la confiance en l’avenir des consommateurs comme des chefs d’entreprise», a commenté Statistics Finland dans un communiqué. «Ces attentes moins bonnes ont commencé à se matérialiser lors de la deuxième moitié de l’année, avec un recul du PIB et de la consommation privée», a souligné l’office.
****La Suède en difficulté

En 2022, l’économie finlandaise a toutefois progressé de 2% par rapport à 2021. Si elle n’a pas subi deux reculs consécutifs de contraction économique, la Suède a, elle, vu son économie reculer plus qu’initialement estimé au dernier trimestre 2022, selon l’office national SCB.

Le PIB suédois a reculé de 0,9% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, au lieu d’une baisse de 0,6% selon une estimation préliminaire publiée début février. «Le recul est ressenti dans plusieurs secteurs de l’économie avec de larges baisses dans les investissements privés et dans la consommation des ménages», souligne Jessica Engdahl, une responsable de la comptabilité nationale, dans un communiqué.

En 2022, la Suède – qui n’est pas membre de la zone euro – a toutefois affiché une croissance de 2,6%, selon SCB. La banque centrale suédoise prévoit une baisse de 1,1% du PIB cette année, dans le peloton de queue européen, selon sa dernière prévision publiée début février.

En Finlande, le gouvernement et la banque centrale prévoient une petite récession en 2023, de l’ordre de 0,2% sur un an, avant un retour de la croissance en 2024 et 2025, selon leurs dernières prévisions remontant à décembre. Largement dépendantes des exportations, les économies des pays nordiques sont plus sensibles à la conjoncture économique mondiale. La Suède est la onzième économie européenne par la taille du PIB pour seulement 10,3 millions d’habitants, tandis que la Finlande (5,5 millions d’habitants) occupe le 18e rang, selon le FMI.

**Le Figaro avec AFP - Publié le 28/02/2023 

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